Louise Abbéma à Fécamp

Louise Abbéma (1853-1927) à Fécamp

                Peintre, graveur, sculpteur et femme de lettres, Louise Abbéma est née à Étampes le 30 octobre 1853 (et non pas 1858, comme elle le fit croire par coquetterie, et comme on le lit encore parfois) ; fille de Emile Léon vicomte Abbéma, chef de gare à la station d’Etampes et de Henriette Anne Sophie d’Astoin domiciliés à Etampes place de l’embarcadère ; décédée à Paris dans son atelier le 10 juillet 1927 .

 

               Très tôt portée par ses parents vers le dessin, Louise Abbéma fût l’élève de Charles Chaplin – avec Marie Cassatt et Madeleine Lemaire - , de Jean Jacques Henner et de Carolus-Duran, elle sera l’un des peintres et des portraitistes représentatif de la Belle Epoque et de la vie parisienne ; son style de peinture est conventionnel et ne reflète en rien les nouveaux courants de l’art moderne ; elle obtint son premier succès à 18 ans avec un Portrait de Sarah Bernhardt (1876), dont elle devint la portraitiste attitrée et l’amie intime.

 

                Elle exposa régulièrement au Salon des Artistes Français depuis 1876 jusqu'en 1926. Ses oeuvres furent saluées par J.-K. Huysmans en 1879, mais le déçurent en 1882. Elle obtint une mention honorable pour ses panneaux décoratifs en 1881, une médaille de bronze à l'Exposition universelle de 1900 pour un panneau décoratif de 1899 intitulé « La Renommée de la Bénédictine », la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1906, la 2ème femme artistique décorée.

               

                Elle réalise au moyen d’aquarelles, de pastels ou d’eaux-fortes, de nombreux portraits notamment ceux de certaines sommités de l’époque, des tableaux de fleurs ou encore des panneaux décoratifs – auprès de plusieurs mairies de Paris et autres lieux publics, musées, théâtres - ; on retiendra :

-              Portrait d’Anne de Bretagne dans la grande salle de l’hôtel de ville de Redon,

-              Roses blanches et roses trémières blanches au ministère de la guerre

Elle travaille pour plusieurs magazines d’art – l’Art – l’Art et la Mode - la Gazette des Beaux-Arts - illustra « La Mer » de René Maizeroy et puis confectionna des menus d’hôtels, des éventails…

Son atelier était au 47 rue Lafitte, un espace de bibelots et colifichets, de plantes vertes et de tapisseries …

 

                Elle fréquentait le salon de Madame Madeleine Lemaire rue de Monceau pour y retrouver le monde aristocratique et puis celui des arts et des lettres, Anatole France, Marcel Proust … ; elle y rencontra le dandy excentrique Robert de Montesquiou qui consacra à cette rencontre un poème satirique dénommé « Abime » ; celui-ci laisse entendre qu’il aurait subi un assaut amoureux aussi inattendu que brutal….

 

                A Fécamp, Alexandre Le Grand demande à des artistes de renom de concevoir des affiches publicitaires et en placarde en France et à l'étranger tel Alphonse Mucha, Sem, Lopes Silva, Cappiello et aussi Louise Abbéma.

 

Le succès est foudroyant. Bénédictine vend annuellement 150 000 bouteilles dix ans seulement après le lancement de son produit. Le succès était tel que le négociant avait fondé en 1876 une société baptisée « Bénédictine SA », dédiée à la fabrication et à la commercialisation de plusieurs liqueurs dont la Bénédictine.

 

                Louise Abbéma en répondant à la commande faite par la société « Bénédictine » séjourne donc à Fécamp et dans la région vers 1899 ; elle peint sur la promenade de la plage, sur le port, devant l’église Saint-Etienne et bien sûr devant et dans les locaux de la Bénédictine ; elle confectionne des menus faisant l’éloge de la Bénédictine et puis un panneau décoratif intitulé La Renommée de la Bénédictine, une huile sur toile très grand format exposée d’abord en 1899 à la Société des artistes français et ensuite à l'exposition universelle de 1900.

Lors de son séjour à Fécamp, Louise Abbéma peint aussi à Etretat et est reçu par Jean Lorrain, natif du pays … Elle illustre le poème « Automne » de Jean Lorrain, paru dans « L’Artistique », une publication de Paris Noel ; dans une auberge des Petites Dalles, elle reçoit Joséphin Péladan (1858-1918) ; elle est entourée d’autres égéries de l’Œillet Blanc, tout un clan de jeunes et vieilles femmes extasiées sous son charme.

Elle reviendra à Fécamp en 1908 pour à la demande de Bénédictine peindre à nouveau les locaux de son commanditaire …

Sa devise était : « je veux ».

Sa notoriété avait été importante dans le monde du théâtre, des arts et dans les salons ; mais depuis son décès, elle est tombée dans un oubli relatif.

 

Sources :

-              Louise Abbéma peintre de la Belle-Epoque par Denise Gellini – sur 127 P – édition Le Jardin d’Essai –

-              Louise Abbéma (1879) par Georges Lecocq

-              Louise Abbéma – 1853-1927 – Mémoire de DEA d’Histoire de l’Art Paris I par Olivia Droin – octobre 1993 - 

 

 

Illustrations concernant Fécamp et la Bénédictine :

 
Illustrations concernant Fécamp et la Bénédictine :
 
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

« La Renommée de la Bénédictine »

Le modèle choisi ressemble étonnement à

Sarah Bernhardt (1899)