Les expéditions maritimes à caractère scientifique

 

(Sources principales : wikipédia, internet et autres)

 

Les voyages d'explorations scientifiques se sont développés en Europe après l'époque des grandes découvertes, favorisés par les innovations techniques (théodolite, octant, chronomètre de précision, compas, télescope, etc.) et motivés par l'émergence de nouveaux courants philosophiques et scientifiques (Jean-Jacques Rousseau, Buffon, Charles Darwin, etc.).

Objectifs et bilan

C'est à partir du milieu du XVIIIe siècle et au cours du XIXe siècle que se multiplient les expéditions possédant à des degrés divers un caractère scientifique. Plus que découvrir de nouvelles terres, ces missions ont pour but de cartographier les différentes régions, de découvrir la faune et la flore, de réaliser des observations astronomiques ou météorologiques et de tester les nouvelles théories sur les moyens de calculer la longitude. Elles ont aussi, très souvent, des objectifs politiques qui visent à établir ou renforcer des colonies.

Ces voyages ont, dans l'ensemble, permis de procéder à des relevés cartographiques, de tracer de nouvelles routes pour le commerce maritime, de découvrir des territoires, des espèces végétales et animales ainsi que des peuples inconnus, de rapporter en Europe des spécimens de plantes et de fruits tropicaux, et de faire progresser certaines disciplines (histoire naturelle, botanique, taxinomie, médecine, géographie, hydrologie, ichtyologie, océanographie, etc.). Ils permirent aussi d'établir des relations diplomatiques et commerciales avec des pays en dehors de la sphère d'influence européenne.

Chronologie des voyages

1761 : Le Comte d'Argenson, de la Compagnie des Indes dont le capitaine était Marion Dufresne.

voyage scientifique - astronomique -  en océan indien à l’île Rodrigues, île de France et île Bourbon, les trois îles des Mascareignes, par le père Alexandre Gui Pringué assisté de Denis Thuillier

Le but était mesurer la parallaxe du Soleil et d’analyser un phénomène astronomique de portée universelle : l’observation du transit de Vénus. Départ de Lorient le 9 janvier 1761, pour l’île Rodrigues (au nord de Madagascar), où ils arrivèrent sans encombre le 28 mai. Pingré a laissé une relation très détaillée de son voyage, tant sur le plan astronomique que des pays rencontrés. ; la corvette « L’Oiseau », chargée de les ramener, fut coulée par le navire anglais Plassey car à cette époque la France et l’Angleterre étaient en guerre. Il fallut attendre le 8 septembre pour qu’un bateau français les dépose sur l’île Maurice. De là, ils embarquèrent pour l’île Bourbon, où ils passèrent 8 semaines à explorer, puis partirent à bord du « Boutin »… qui fut capturé par les Anglais. Une partie de l’équipage fut faite prisonnière, mais les astronomes furent autorisés à rester à bord. Ils purent joindre Lisbonne le 23 février suivant, où leurs bagages furent pillés, puis Paris… mais, cette fois, en traversant l’Espagne en char à boeufs !!

1764-1766 : Dolphin

On considère[Qui ?] que c'est le premier voyage scientifique entrepris par la Royal Navy britannique. Pourtant, son but premier est la découverte de nouvelles terres dans le sud de l'océan Atlantique. C'est durant ce voyage que sont découvertes plusieurs îles de l'archipel des Tuamotu.

  • Capitaine : John Byron (1723-1786).
  • Publications : J. Byron, A Voyage round the World (Londres, 1767), traduit en français la même année sous le titre de Voyage autour du monde fait en 1764 et 1765, sur le vaisseau de guerre anglois « le Dauphin », commandé par le chef d'escadre Byron… (Paris).

1766-1768 : Dolphin et Swallow

Voyage autour du monde du navigateur anglais Samuel Wallis, à bord du Dolphin, accompagné par Philip Carteret à bord du Swallow. Partis de Plymouth en août 1766, les deux navires franchissent le détroit de Magellan en décembre 1766 mais peu après des conflits entre les deux capitaines entraînent leur séparation.

Le Dolphin atteint Tahiti en juin 1767. La mission de Samuel Wallis étudie les mœurs des Polynésiens et reprend le chemin du retour un mois plus tard, gagne Batavia, aux Indes néerlandaises et retourne à Londres en mai 1768.

De son côté, Philip Carteret à bord du Swallow explore et étudie les Îles Salomon, la Nouvelle-Irlande (qui fait aujourd'hui partie de la Papouasie Nouvelle-Guinée) et des îles de l'archipel indonésien (Sulawesi entre autres). L'expédition fait escale aussi à Batavia de juin à septembre 1768 et regagne Londres en mars 1769.

  • Capitaine : Samuel Wallis (1728-1795) (chef de l'expédition), Philip Carteret (1733-1796) (commandant le Swallow qui fut séparé du Dolphin et revint à son point de départ un an après)
  • Tobias Furneaux (1735-1781) est second lieutenant

1766 : Niger

Ce navire britannique explora Terre-Neuve et le Labrador avec à son bord Constantine Phipps, Sir Thomas Adams (capitaine ?), Joseph Banks

1766-1769 : La Boudeuse et L'Étoile

Ordonné par Louis XV, c'est le premier voyage autour du monde entrepris par des Français. La découverte et la description de Tahiti pour Louis Antoine de Bougainville dans son récit de voyage auront un impact très important sur les philosophes de l'époque des Lumières et notamment sur Jean-Jacques Rousseau (1712-1778). Ce projet de voyage est longuement organisé par Louis Antoine de Bougainville qui reçoit le soutien d'éminentes personnalités de son temps comme Charles de Brosses (1709-1777), Buffon (1707-1788), Pierre Louis Moreau de Maupertuis (1698-1759) et Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (1732-1807).

Le but de l'expédition est de découvrir de nouveaux territoires disponibles pour la colonisation, d'ouvrir une nouvelle route pour atteindre la Chine, de fonder de nouveaux comptoirs pour la Compagnie française des Indes orientales et, enfin, de découvrir des épices acclimatables pour l'île de France.

Véron meurt aux Philippines, Commerson, resté sur l'île de France, meurt quelques années plus tard. Ses notes et ses spécimens sont dispersés et en partie perdus. Buffon en utilisera quelques parties pour son Histoire naturelle.

1767 : L’Aurore

Expédition du marquis de COURTANVAUX  sur la frégate L’Aurore, pour essayer, par ordre de l'Académie, plusieurs instruments relatifs à la longitude. Journal du voyage mis en ordre par M. Pingre.

1768 :  « l’Enjouée »

Expédition de Cassini sur les bancs de Terre-Neuve avec Verdun de la Crenne comme lieutenant de vaisseau

1768-1769 : L’Isis

campagne de L’Isis sous le commandement du comte Claret de Fleurieu et du Père Pingré

Le but était de tester les horloges marines inventées par Berthoud à partir du cap François à St-Domingue.

« L'Isis » quitta Rochefort le 9 décembre 1768, escala à Cadix le 24 février 1769 après avoir passé 2 mois à l'île d'Aix, en repartit le 3 mars pour les Canaries, l'île de Gorée (5 au 9 avril), les îles du Cap Vert, la Martinique, Saint Domingue, Cap Français (23 mai), les grands bancs de Terre Neuve (noté par Pingré dans le journal de la Flore trois ans après), les Açores (23 juillet), les Canaries, Cadix (15 septembre au 13 octobre) pour enfin revenir à Rochefort le 15 novembre 1769

1768-1771 : Endeavour

De nombreuses observations sont faites durant ce voyage comme le transit de Vénus autour du soleil (1769), la découverte de nouvelles îles dans les Tuamotu et les îles de la Société, le premier tour de la Nouvelle-Zélande, la côte est de l'Australie à Botany Bay (1770)…

  • Capitaine : James Cook (1728-1779).
  • Naturalistes : Sir Joseph Banks (1743-1820) et Daniel Solander (1733-1782).
  • Astronome : Charles Green (1735-1771).
  • Dessinateur : Sydney Parkinson (1745-1771).
  • Publications : A Journal of a voyage round the world [Texte imprimé], in His Majesty's ship Endeavour, in the years 1768, 1769, 1770, and 1771… to which is added, a Concise vocabulary of the language of Otahitee (Londres, 1771). L'identité du ou des auteurs de ce compte-rendu reste matière à controverse puisque différents auteurs l'attribuent à Cook, à Banks, à Solander ainsi qu'à différents officiers ayant pris part au voyage. Il est traduit en français sous le titre de Journal d'un voyage autour du monde, en 1768, 1769, 1770, 1771; contenant les divers événements du voyage; avec la relation des contrées nouvellement découvertes dans l'hémisphère méridional… (Paris, 1772).
    John Hawkesworth (v. 1715-1773) est commissionné par l'Amirauté pour faire une synthèse des différentes expéditions sous le titre d’An Account of the Voyages undertaken… for making discoveries in the Southern Hemisphere and performed by Commodore Byrone John Byron, Captain Hallis, Captain Carteret and Captain Cook (from 1702 to 1771) drawn up from the Journals… (Londres, trois volumes, 1773),

1771-1772 : Isle de France et Le Nécessaire

Le but de ce voyage est de récolter des pieds d'épices afin d'en assurer la production à l'île Maurice, ceci afin de contourner le monopole de leur commerce par les Hollandais.

  • Capitaines : Chevalier de Coëtivi (Isle de France) et M. Cordé (Le Nécessaire).
  • Naturaliste : Pierre Sonnerat (1748-1814).
  • Publication : P. Sonnerat, Voyage à la Nouvelle-Guinée, dans lequel on trouve la description des lieux, des observations physiques et morales, et des détails relatifs à l'histoire naturelle… (Paris, 1776).

1771-1772 : La Flore

Nommé membre adjoint de l'Académie royale de marine en 1771, Jean-René Antoine de Verdun, marquis de la Crenne, ( né le 5 avril 1741 au château de la Crenne à Aucey dans la Manche et décédé le 3 août 1805 à Versailles)  prend le commandement de la frégate La Flore, pour un nouveau voyage scientifique. Cette expédition, organisée par l'Académie des sciences, avait pour but de tester de nouveaux chronomètres et instruments pour améliorer la mesure des longitudes en mer. Le scientifique le chevalier de Borda, officier en second, l'astronome Pingré, et le peintre Nicolas Ozanne, sont du voyage. Partie de Brest en 1771, la Flore passa aux îles Canaries, à Cadix, aux Antilles, à Terre-Neuve, à Saint-Pierre-et-Miquelon, et enfin Copenhague. Le récit du voyage est publiée en 1778 sous le titre : «Voyage fait par ordre du Roi en 1771 et 1772, en diverses parties de l'Europe, de l'Afrique et de l'Amérique; etc[1]...»

Les résultats des trois premières expéditions destinées à éprouver en mer les horloges de marine (voyage de Courtanvaux en 1767, celui de Cassini en 1768 et celui de Fleurieu en 1768/1769 -voir ces auteurs-) avaient été suffisamment décevants pour que l’Académie Royale des Sciences décide d'organiser un autre voyage pour confirmer les résultats acquis et lancer un nouveau prix pour 1773 sur le même thème que celui de 1769 à savoir: « La meilleure manière de mesurer le temps à la mer ». Y participèrent Pierre Le Roy, d'Arsandeaux et Fyot. La montre N° 8 de Ferdinand Berthoud fut embarquée mais son inventeur refusa de la faire concourir pour le prix. Outre ces horlogers, les scientifiques Borda, Pingré, Ozanne et Mersais furent de ce voyage qui avait deux buts: celui de faire l’épreuve des montres embarquées et des instruments pour la détermination de la longitude en mer; et celui, beaucoup plus étendu, de faire des observations de toutes sortes pour faire progresser la science nautique en général.

Partie de Brest le 29 octobre 1771, la « Flore » passa aux Canaries, à Cadix, les côtes d’Afrique Gorée Dacar,  aux Antilles (où elle s'échoua et dut être carénée), Saint Pierre et Miquelon en juin 1772, le Grand Banc, Islande, Copenhague et Brest où elle mouilla le 8 octobre 1772.

La campagne de la « Flore » fut extrêmement fructueuse tant en ce qui concernait les montres de marine et autres instruments nautiques que pour ce qui était de l'hydrographie des lieux visités. Ce fut le quatrième et dernier voyage fait pour éprouver les horloges de marine. Celles-ci étaient désormais capables d'entrer dans une phase opérationnelle.

En 1776, Verdun est fait chevalier de l’Ordre royal et militaire de Saint-Louis. La même année, à l'occasion d'une campagne scientifique en Baltique, il fait escale à Saint-Pétersbourg, où il sera introduit auprès de Catherine II, impératrice de Russie. Il y retourne en 1777, la tsarine l’ayant fait mander pour le consulter sur l’organisation de la Marine française, qu’elle souhaitait prendre comme modèle pour la Marine impériale russe.

1772 : Sir Lawrence

Avec à son bord Sir Joseph Banks (1743-1820), Daniel Solander (1733-1782), John Gore, explore les îles le long de la côte ouest d'Écosse et l'Islande.

1772-1775 : HMS Resolution et HMS Adventure

C'est le deuxième voyage autour du monde commandé par le capitaine Cook. Il visite à nouveau la Nouvelle-Zélande, fait le tour de l'Antarctique et découvre de nombreuses îles dans le Pacifique. Le suédois Sparrman est embarqué lors d'une escale au Cap.

1771-1772 : La Fortune et Le Gros-Ventre (français)

Exploration du sud de l'océan Indien et des routes maritimes vers l'Inde

1773-1774 : Le Roland et L'Oiseau (français)

Exploration du sud de l'océan Indien

1773-1774 : Racehorse et Carcass

Exploration britannique destinée à explorer la mer Arctique. Les deux navires vont jusqu'au Svalbard et aux Sept Îles avant de rebrousser chemin à cause des glaces. Horatio Nelson participe à ce voyage.

  • Capitaine : Constantine John Phipps (1744-1792).
  • Médecin-naturaliste : Irving.
  • Astronome : Israel Lyons (1739-1775).
  • Publication : C.J. Phipps (1774), A Voyage towards the North Pole undertaken….

1776-1780 : Resolution et Discovery

Le troisième voyage du capitaine Cook. Le but est de découvrir le passage du Nord-Ouest à travers le détroit de Béring. Cook est tué dans l'archipel hawaïen.

1785-1788 : La Boussole et L'Astrolabe

Le roi Louis XVI est très intéressé par les voyages entrepris par les Britanniques, il confie alors au Comte de La Pérouse la direction d'un voyage de circumnavigation. Les méthodes de Cook pour éradiquer le scorbut sont appliquées avec succès. Lamanon et douze autres membres de l'expédition sont massacrés par des indigènes des Nouvelles-Hébrides alors qu'ils cherchaient de l'eau à terre. Les deux navires disparaissent dans les îles Salomon; à Vanikoro, au cours d'une violente tempête.

1785-1788 King George

Tour du monde.

1785-1794 : Slava Rossy

Cette expédition russe est commandée par le britannique Billings, astronome durant le troisième voyage de Cook. Ce voyage qui dure plus de dix ans cherche d'abord à découvrir le passage du Nord-Ouest déjà vainement recherché par Cook.

  • Capitaine : Joseph Billings (v. 1758-1806).
  • Naturalistes : Carl Heinrich Merck et Carl Krebs.
  • Chirurgiens-naturalistes : Michael Robeck et Peter Allegretti.
  • Cartographe : Gavriil Sarytchev
  • Publications : J. Billings, An Account of a Geographical and Astronomical expedition to the Northern parts of Russia (1802), traduit en français la même année sous le titre de Voyage fait par ordre de l'impératrice de Russie Catherine II, dans le nord de la Russie asiatique, dans la mer Glaciale, dans la mer d'Anadyr et sur les côtes de l'Amérique, depuis 1785 jusqu'en 1794, par le commodore Billings (Paris, 1802) ; Peter Simon Pallas (1741-1811), Zoographia Rosso-Asiatica (1811), où il décrit les espèces découvertes par cette expédition.

1788 : La Proserpine (frégate)

Campagne de Terre-Neuve du 10 avril au 18 novembre 1788 avec M de la Grandière

1790-1791 : La Solide

Le voyage du Solide, peu connu, est pourtant l'une des circumnavigations réussies de la fin du XVIIIe siècle. Expédié par des armateurs privés, il poursuivait un but lucratif : le trafic des fourrures entre la côte Nord-Ouest de l'Amérique et la Chine.

1789-1794 : Descubierta et Atrevida

Ce voyage espagnol autour du monde explore les côtes des possessions du royaume en Amérique ainsi que l'Alaska, toujours à la recherche du passage du Nord-Ouest. Plus de 70 caisses contenant des spécimens d'histoire naturelle sont envoyées à Madrid. Lors du retour de l'expédition, le capitaine Malaspina est contraint de partir en exil à cause de ses idées : il suggère notamment que l'Espagne abandonne la domination militaire de ses colonies au profit d'une fédération. Le journal scientifique tenu durant le voyage est perdu et n'est retrouvé qu'en 1885.

1790 : La Félicité

La Félicité est une frégate du Roi de 40 canons lancée à Brest le 4 août 1785

L’état-major se compose de neuf membres : le capitaine de vaisseau Nicolas Henri René comte de Grimouard qui était Chef de la Station de la côte d’Affrique, le second est le major de vaisseau Huon de Kermadec, deux lieutenants de vaisseaux, trois sous lieutenants, un commis aux revues, un chirurgien major Moras plus un second chirurgien un aide chirurgien et un apothicaire, sept élèves, quatre volontaires, quatre officiers mariniers, huit quartiers-maîtres, cinq officiers mariniers pilotes, onze officiers mariniers du canonnage aidés de trois officiers mariniers et neuf matelots de 1ère classe, dix-huit soldats de garnison, deux officiers mariniers de charpentage, deux calfats et deux voiliers, en tout trente matelots et vingt cinq novices, quatre sergents trois caporaux et trente-quatre fusiliers, enfin quatre jeunes princes noirs, en tout 223 équipages et 45 passagers.

L’appareillage a lieu à Brest le 5 janvier 1790 destination les côtes d’Afrique avec le Sénégal, Gorée, Albreda en Gambie, Sierra Leone, Amokou, Juda, la Mine puis retour à Brest le 23 juillet ; il s’agissait de ramener dans leur pays les princes noirs après avoir été instruits en Bretagne par les Frères des Ecoles Chrétiennes

Le journal de bord est du chirurgien Moras avec d’intéressants développements médicaux et sanitaires – sur le scorbut et son évolution différente selon que le personnel est à bord ou à terre, selon la nourriture des uns et des autres - ainsi qu’historiques, en fait géographiques et ethnographiques – fait en deux exemplaires l’un au service historique de la Marine à Brest et l’autre aux archives de l’hôpital maritime de Rochefort.

Voir aussi la thèse du Docteur Claude Gendre, Nantes 1972, et le livre de Alain Boulaire, éditions du Layeur 2002.

1791-1794 : La Recherche et L'Espérance

Le but premier de ce voyage est de retrouver les deux vaisseaux commandés par Jean-François de La Pérouse (1741-1788) et dont on est sans nouvelles. Les côtés sud de la Tasmanie et de l'Australie. Le capitaine Kermadec meurt en mai 1793, le capitaine d'Entrecasteaux en juillet de la même année. L'expédition est alors dirigée par un royaliste qui ayant eu écho de la Terreur régnant en France préfère se diriger vers les colonies hollandaises. L'équipage est alors arrêté et les collections d'histoire naturelle récoltées durant l'expédition offertes par les Hollandais aux Britanniques. Celles-ci sont, sur la demande expresse de Sir Joseph Banks (1743-1820) rendues à la France.

1791-1793 : Providence et Assistant

La Society of Arts offre une récompense de cinquante livres à celui qui rapporterait à Londres le plus grand nombre de plantes, dont plusieurs exemplaires d'au moins une espèce d'arbre à pain, exemplaires vivants et pouvant être replantés. Le voyage entrepris est une réussite puisque les Jardins botaniques royaux de Kew reçoivent 1 283 végétaux dont des variétés de pommiers, de poiriers, d'orangers et de mangues. Outre ses spécimens, l'expédition réalise de nombreux observations et relevés cartographiques dans les mers du sud.

1791-1795 : Discovery et Chatham

Ces bateaux partent de l'ouest du Canada afin de décourager l'expansion espagnole à partir de la Californie. La côte sud-ouest de l'Australie est d'abord étudiée puis la côte de l'Amérique du Nord, de la Basse-Californie jusqu'au golfe de Cook en Alaska. Le naturaliste de bord est botaniste et ne s'intéresse aux animaux qu'exceptionnellement.

1800-1804 : Le Géographe et Le Naturaliste

Ce voyage a un but d'abord politique : il s'agit d'établir un poste permanent dans les mers du sud avant les Britanniques. Il permet la cartographie des côtes de l'Australie et de la Nouvelle-Guinée. Baudin meurt à l'île de France en 1803, un autre naturaliste sur l'île de Timor, deux autres naturalistes préfèrent rester sur l'île de France, deux astronomes meurent de dysenterie. Péron, aidé par son ami Lesueur, réussit à réunir une collection zoologique de plus de 100 000 spécimens. Le Naturaliste retourne en France en 1803 avec une partie des collections. Le capitaine Baudin achète alors à Port Jackson un schooner, le Casuarina. Baudin meurt à l'île de France (île Maurice aujourd'hui) en 1803 et est remplacé alors par Pierre Bernard Milius (1773-1829).

1801-1803 : Investigator

C'est le premier vrai tour de l'Australie. Le travail d'observation scientifique est interrompu à cause d'avaries sur l’Investigator. De nombreux spécimens, transférés sur le Porpoise sont perdus lors de son naufrage. Le naturaliste Brown et les illustrateurs Bauer et Westall restent définitivement en Australie. Les observations de Brown sur la flore de ce continent font permettre de grands progrès pour la botanique.

  • Capitaine : Matthew Flinders (1774-1814).
  • Naturaliste : Robert Brown (1773-1858).
  • Médecin-naturaliste : Hugh Bell.
  • Minéralogiste : John Allen
  • Astronome : John Crosley
  • Artistes : Ferdinand Bauer (1760-1826) et William Westall (1781-1850).
  • Publication : M. Flinders, A Voyage to Terra Australis, undertaken for the purpose of completing the discovery of that vast country and prosecuted in the years 1801, 1802 and 1803… (deux volumes, 1814).

1803-1806 : Nadejda (= Espérance) et Neva

C'est le premier voyage autour du monde entrepris par des Russes. Son but est d'établir une liaison entre les possessions russes en Amérique et la Russie, l'acheminement des marchandises se faisant jusqu'alors par la Sibérie (le voyage aller durait deux ans environ). Le second objectif de nouer des liens commerciaux et diplomatiques avec le Japon mais sans succès, l'équipage est consigné durant cinq mois avant d'être renvoyé sur les flots, les présents même de l'empereur Alexandre Ier de Russie (1777-1825).
Les navires explorent les
îles Aléoutiennes, l'île de Sakhaline et découvrent l'embouchure du fleuve Amour. Ils visitent également les îles Marquises et Hawaii. Le baron Langsdorff quitte l'expédition en 1805 pour explorer l'intérieur de l'Alaska et de la Californie. Treize caisses de spécimens d'histoire naturelle sont expédiées à l'Académie des sciences de Saint-Pétersbourg.

1815-1818 : Rurik

Cette expédition est financée par le chancelier de Russie, le comte Nikolai P. Romanzof à la recherche du passage du Nord-Est dans la mer de Béring. Les côtes de l'Alaska sont étudiées ainsi que le Pacifique sud. La cartographie de 36 îlots des îles Marshall est également établie. Eschscholtz étudie surtout la botanique tandis que Chamisso s'intéresse aux animaux, principalement aux insectes, aux mollusques et aux oiseaux.

  • Capitaine : Otto von Kotzebue (1787-1846).
  • Naturaliste : Adelbert von Chamisso (1781-1838).
  • Médecin-naturaliste : Johann Friedrich von Eschscholtz (1793-1831).
  • Publication : J.F. Eschscholtz, Entdeckungs- Reise in die Süd- See und nach der Berings- Strasse zur Erforschung einer nordöstlichen Durchfahrt, unternommen in den Jahren 1815, 1816, 1817 und 1818, auf Kosten… des… Grafen Rumanzoff, auf dem Schiffe ″Rurick″, unter dem Befehle des Lieutenants… Otto von Kotzebue… (trois volumes, Weimer, 1821).

1817-1820 : L'Uranie et La Physicienne

Cette expédition française explore l'Australie de l'Ouest, l'île de Timor, les Moluques, Samoa et Hawaii. Le 15 février 1820, l’Uranie est gravement endommagé dans les îles Fakland et les collections scientifiques disparaissent avec lui. L'équipage a la vie sauve et se réfugie sur l'une des îles. Il est sauvé par hasard par deux vaisseaux américains dont le Mercury, le 27 avril, et déposé à Montevideo. Le capitaine rachète le Mercury et le rebaptise La Physicienne. Freycinet avait fait embarquer sa femme à bord, déguisée comme un marin.

  • Commandant : capitaine de frégate Louis Claude de Saulces de Freycinet (1779-1842).
  • Second : enseigne de vaisseau Louis Isidore Duperrey (1786-1865).
  • Médecins-naturalistes : Joseph Paul Gaimard (1796-1858) et Jean René Constant Quoy (1790-1869).
  • Botaniste : Charles Gaudichaud-Beaupré (1789-1854).
  • Illustrateur : Jacques Arago (1790-1855)
  • Publication : C. de Freycinet, Voyage autour du monde exécuté sur “L'Uranie“ et “La Physicienne“ (sept volumes, Paris, 1824-1844). J. Arago, Promenade autour du monde pendant les années 1817, 1818, 1819 et 1820, sur les corvettes du roi l'Uranie et la Physicienne, commandées par M. Freycinet, par Js. Arago, dessinateur de l'expédition (Paris, deux volumes, 1822)

1819-1821 : Le Rhône et La Durance

L'une des missions de cette expédition et de recruter des travailleurs à Java et aux Philippines pour les installer en Guyane. Le botaniste Samuel Perrottet (1793-1870) s'installe en Guyane pour étudier l'acclimatation des plantes rapportées d'Asie. La Durance rentre en France en 1820, Le Rhône l'année suivante.

1822-1825 : La Coquille

Le gouvernement préfère confier la partie scientifique aux deux médecins de bord plutôt qu'à des naturalistes professionnels. Le médecin Garnot, souffrant de dysenterie, doit revenir en Europe avec une partie des collections récoltées en Amérique du Sud et dans le Pacifique. Le navire qui le ramène, le Castle Forbes, s'échoue et est perdu au cap de Bonne-Espérance. Le capitaine Duperrey avait déjà fait un tour du monde à bord de l’Uranie. À bord de La Coquille se trouve également Jules Dumont d'Urville (1790-1842) qui participe à l'étude botanique.

1823-1826 : Predpriyatiye

Ce voyage est destiné d'abord à renforcer la présence russe au Kamtchatka. Le vaisseau, construit spécialement pour ce voyage, quitte Kronstadt et rejoint K D'autres territoires sont visités comme les îles de la Société, la Californie, Hawaii, les îles Mariannes et les Philippines. C'est durant ce voyage qu'est découverte l'île de Bikini. 2 400 spécimens sont récoltés.

  • Capitaine : Otto von Kotzebue (1787-1846).
  • Médecin-naturaliste : Johann Friedrich von Eschscholtz (1793-1831) et le Dr Lenz.
  • Publication : O. von Kotzebue, Reise um die Welt in den Jahren 1823, 24, 25 und 26, von Otto von Kotzebue,… (Weimer, 1830).

1824-1825 : Blonde

Ce voyage rapporte à Hawaii les dépouilles du roi Kamehameha II et de sa femme Kamamalu (1802-1824), décédés tous deux de rougeole lors de leur visite à Londres.

  • Capitaine : George Anson Byron (1789–1868).
  • Naturalistes : Andrew Bloxam (1801-1878) et James Macrae.
  • Publication : G.A. Byron, Voyage of H.M.S. Blonde to the Sandwich Islands, in the years 1824-1825. Captain the Right Hon. Lord Byron Commander (Londres, 1826).

1824-1826 : Le Thétis et L’Espérance

La mission de ce voyage est d'établir des relations diplomatiques avec l'Indochine et de faire des observations géographiques.

1825-1828 : Blossom

Cette expédition britannique dans la mer de Béring tente de faire la jonction avec l'expédition de Sir John Franklin (1786-1847) à l'embouchure de la rivière Mackenzie. Le Blossom atteint le Point Barrow mais n'arrive pas à rejoindre l'expédition de Franklin. Lay, malade une grande partie du voyage, c'est Beechey et Collie qui réalisent la plupart des récoltes de spécimens mais une partie des collections, mal conservée, est inutilisable.

  • Capitaine : Frederick William Beechey (1796-1856).
  • Médecin-naturaliste : Alexander Collie (1793-1835).
  • Naturaliste : George Tradescant Lay (1800?-1854).
  • Publication : F.W. Beechey, Narrative of a Voyage to the Pacific and Behring's Strait (1831), The Zoology of Captain Beechey's voyage to the Pacific and Behring's Strait (1839).

1825-1830 : Adventure et Beagle

Cette expédition a pour objectif d'améliorer les cartes des côtes de l'Amérique du Sud et principalement de la Terre de Feu. Le capitaine King réalise de nombreuses observations d'hydrologie.

  • Capitaine : Philip Parker King (1793-1856) (Adventure) et Pringle Stokes (?-1828).
  • Naturaliste : James Anderson (1797–1842).
  • Publication : P.P. King, Narrative of the first surveying voyage of H. M. ships ″Adventure″ and ″Beagle″, between the years 1826 and 1836, describling their examination of the Southern shores of South-America and the ″Beagle's″ circumnavigation of the world… Vol. I. [containing the proceedings of the first expedition, 1826-1830 under the command of captain P. Parker King (Londres, 1839).

1826-1829 : L'Astrolabe

Cette mission, conduite par Dumont d'Urville, est à la recherche des deux vaisseaux de Jean-François de La Pérouse (1741-1788). Les côtes de l'Australie, de la Nouvelle-Zélande, des Fidji, des îles Loyauté sont explorées. Dumont d'Urville reçoit le vaisseau La Coquille qu'il rebaptise L'Astrolabe en hommage au vaisseau de La Pérouse.

1826-1829 : Le Seniavine et Le Moller

Cette expédition russe de deux corvettes, le Seniavine et le Moller, est ordonnée par Nicolas Ier pour le compte de l'Académie impériale des sciences. Elle effectue un tour du monde de plus de trois ans durant lequel est constituée une importante collection d'histoire naturelle : 1 000 nouvelles espèces d'insectes, de poissons, d'oiseaux et d'autres animaux ainsi que 2 500 spécimens de plantes, d'algues et minéraux. L'objectif de ce voyage est de renforcer la présence russe à proximité de l'Alaska. La corvette quitte Kronstadt le 16 août 1826, descend l'Atlantique, passe par le cap Horn en février 1827, s'arrête au Chili et remonte jusqu'à Sitka. Elle visite le détroit de Béring et le Kamtchatka, puis descend aux îles Caroline (Micronésie) où elle découvre de nouvelles îles. Elle remonte ensuite à Petropavlovsk et au Kamtchatka à l'été 1828, avant de prendre le chemin du retour par Java, Manille et le cap de Bonne-Espérance. L'expédition est de retour à Kronstadt en septembre 1829.

  • Capitaine : Friedrich von Lütke (1797-1882).
  • Médecin-naturaliste : Karl Heinrich Mertens (1796-1830).
  • Naturaliste : Heinrich von Kittlitz (1799-1874).
  • Minéralogiste et phycologiste : Alexandre Postels.
  • Publication : Frédéric Lütke, Voyage autour du Monde (...) en 1826, 1827, 1828 & 1829 sous le commandement du capitaine Lütke..., Paris, Engelmann et compagnie, cité Bergère N°1., 1835

1827-1828 : La Chevrette

C'est une mission chargée d'abord d'établir la cartographie des côtes indiennes.

1829 : La Cybèle

Ce vaisseau participe à l'expédition de Morée. La direction de la partie scientifique est placée sous la direction de Jean-Baptiste Bory de Saint-Vincent (1778-1846).

1829-1832 : La Favorite

L'expédition, qui souhaite établir des liens diplomatiques et commerciaux, part de Toulon, franchit le cap de Bonne-Espérance, fait halte à Pondichéry et à Madras, puis explore les côtes du Cochinchine et du Tonkin, s'arrête aux Philippines, en Australie, en Tasmanie et en Nouvelle-Zélande. L'expédition est considérée comme un grand succès, de nombreuses observations d'hydrologie sont réalisées et une importante collection d'histoire naturelle est assemblée.

  • Capitaine : Cyrille Pierre Théodore Laplace (1793-1875)
  • Naturaliste : Joseph Fortuné Théodore Eydoux (1802-1841).
  • Publication : C.P.T. Laplace, Voyage autour du monde par les mers de l'Inde et de Chine, exécuté sur la corvette de l'état La Favorite pendant les années 1830, 1831 et 1832 sous le commandement de M. Laplace capitaine de frégatte ; publie par ordre de M. le vice-amiral comte de Rigny ministre de la marine et des colonies (sept volumes dont deux d'atlas, Paris, 1833-1839).

1831-1836 : Beagle

Ce voyage autour du monde a pour but d'explorer les côtes de la Patagonie, de la Terre de Feu, du Chili et du Pérou. Il est surtout célèbre pour avoir permis à son naturaliste, Charles Darwin, de formaliser sa théorie de l'évolution.

  • Capitaine : Robert FitzRoy (1805-1865).
  • Médecin-naturaliste : Benjamin Bynoe (1804-1865).
  • Naturaliste : Charles Darwin (1809-1882).
  • Publication : C. Darwin (éditeur), The Zoology of the Voyage of H.M.S. Beagle (cinq volumes, 1839-1845).

1835 et 1836 : La Recherche

Le lieutenant François Thomas Tréhouart (1798-1873) dirige deux expéditions sur les côtes d'Islande et du Groenland. Le but est de retrouver la trace de la Bordelaise commandée par Jules de Blosseville (1802-1833) et disparue depuis 1833.

1836-1839 : La Vénus

L'objectif de ce tour du monde est d'évaluer l'intérêt économique de la chasse à la baleine dans le nord du Pacifique.

1836-1837 : La Bonite

Ce voyage autour du monde longe l'Amérique du Sud, remonte la côte occidentale jusqu'en Californie, traverse le Pacifique, atteint Manille, la Chine, l'Inde, l'île Bourbon afin de revenir en France. Plus de 1 000 espèces nouvelles de plantes sont recueillies et de nombreuses observations géographiques et météorologiques sont effectuées.

1836-1842 : Sulphur

Ce bâtiment explore les côtes Pacifiques de l'Amérique et étudie l'intérieur du Nicaragua et du Salvador. Lorsqu'éclate la première guerre de l'opium et est appelé à Singapour. Il participe à la prise d'Hong Kong.

  • Capitaine : Sir Edward Belcher (1799-1877).
  • Médecin-naturaliste : Richard Brinsley Hinds (1811–1846).
  • Publications : E. Belcher, Narrative of a Voyage Round the World in HMS Sulphur (deux volumes, 1843) ; R.B. Hinds (éditeur), The Zoology of th eVoyage of HMS Sulphur (deux volumes, 1843-1844).

1837-1840 : L'Astrolabe et La Zélée

Circumnavigation et voyage d'exploration au Pôle Sud et dans l’Océanie. Dumont d'Urville découvre la Terre Adélie qu'il nomme d'après le prénom de sa femme, Adèle.

Plus 11 autres volumes par spécialités Voir Expédition Dumont d'Urville partie Publications pour les spécialités, les auteurs, les volumes par spécialités et le nombre de planches.

1838-1842 : Vincennes et Peacock

C'est le premier tour du monde financé par le gouvernement des États-Unis mais cette expédition est mal préparée et des cinq vaisseaux qui prennent le large, seuls deux reviennent à bon port. Les collections d'histoire naturelle récoltées sont très riches et comptent 50 000 spécimens de végétaux (environ 10 000 espèces) et 4 000 spécimens d'animaux (la moitié étant de nouvelles espèces).

1839-1843 : Erebus et Terror

Ce voyage britannique, parrainé par la Royal Society, a pour objectif la découverte magnétique et géographique de l'Antarctique. L'expédition est préparée avec grand soin par James Clark Ross, déjà habitué dans l'Arctique à la navigation polaire. A bord des deux navires les équipages quittent le Royaume-Uni le 19 septembre 1839, font escale et explorent les îles Kerguelen en 1840, puis gagnent la Tasmanie pour y faire construire un observatoire magnétique avant de rejoindre l'Antarctique et d'y mener un travail de reconnaissance cartographique remarquable. Le mont Erebus, la mer de Ross sont notamment découverts durant ce périple. Mais après trois tentatives, Ross doit admettre que le pôle magnétique se situe à l'intérieur des terres et qu'il ne pourra pas l'atteindre. Suivant les traces de son oncle John Ross, il réalise les premiers sondages à grande profondeur, jusqu'à 4800 m (2677 fathoms), au moyen de cordages. Malheureusement, les spécimens biologiques récoltés, que Ross ne saura traiter à temps, se décomposeront et seront perdus définitivement[1].

  • Capitaines : Sir James Clark Ross (1800-1862) (Erebus) et Francis Crozier (1796-1848) (Terror).
  • Médecins-naturalistes : Robert McCormick (1800-1890), Joseph Hooker (1817-1911), John Robertson, David Lyall (1817–1895)
  • Publications : J.C. Ross, A Voyage of Discovery and Research in the Southern and Antarctic Regions (1847), J.E. Gray et John Richardson, The Zoology of the Voyage of HM Ships Erebus and Terror (1844-1875).

1841-1844 : La Favorite

Cette mission explore la mer de Chine.

1842-1846 : Fly

C'est un voyage d'étude de la grande barrière de corail et du nord de l'Australie.

  • Capitaine : Francis Price Blackwood (1809-1854).
  • Médecin-naturaliste : Benjamin Bynoe (1804-1865).
  • Naturalistes : Joseph Beete Jukes (1811-1869) et John MacGillivray (1821-1867).
  • Publication : J.B. Jukes, Narrative of the surveying voyage of H. M. S. ″Fly″, commanded by captain F. P. Blackwood,… in Torres Strait, New Guinea and other islands of the Eastern Archipelago, during the years 1842-1846, together with an excursion into the interior of the Eastern part of Java (deux volumes, 1847).

1845-1848 : HMS Herald et Pandora

Expédition cartographique dans le Pacifique et sur les côtes du Columbia District et de l'Oregon Country suite au litige sur la frontière de l'Oregon.

1846-1850 : Rattlesnake et Bramble

Cette expédition étudie les côtes nord et nord-ouest de l'Australie. Le capitaine Stanley se suicide à Sydney en mars 1850.

1851-1854 : Capricieuse

Cette expédition effectue une circumnavigation en passant par le Cap Horn, s'arrête à Tahiti, s'arrête à Ualan pour y déterminer un méridien astronomique destiné aux futurs voyages dans le Pacifique, puis gagne la Chine. Là, le navire assure le commandement de la division navale des mers de Chine et effectue plusieurs missions d'exploration, notamment en juillet-août 1852, dans les mers de Corée et du Japon (alors très peu connues) et sur les côtes du Kamtchatka, pour compléter des blancs laissés sur les cartes depuis l'expédition Lapérouse. La Capricieuse rentre ensuite en France en passant par le cap de Bonne-Espérance. L'expédition de la Capricieuse est la dernière circumnavigation de l'histoire de la marine à voiles française.

1856 : La Capricieuse

Sous le commandement du capitaine de Belvèse

1851-1853 : Eugenie

Cette frégate suédoise rapporte une riche collection d'histoire naturelle. Il contribue à la capture de Manuel Briones, un brigand qui s'était emparé d'un baleinier américain, le George Howland et qui semait la terreur sur les côtes de l'Équateur.

1852-1863 : Herald

Les côtes de l'Australie sont étudiées ainsi que les îles Fidji, poursuivant ainsi la mission de l’HMS Rattlesnake. Suite à des désaccords avec le capitaine, le naturaliste MacGillivray débarque à Sydney en janvier 1854.

  • Capitaine : Sir Henry Mangles-Denham (1800-1887).
  • Naturalistes : John MacGillivray (1821-1867).
  • Publication : Edward Forbes (1815-1854), The zoology of the voyage of H. M. S. Herald, under the command of Captain Henry Kellett,… during the years 1845-51 (Londres, 1854).

1853-1855 : Vincennes et Porpoise

Ce voyage américain explore les côtes du Japon, de Chine, de Sibérie et du Kamtchatka avant de passer le cap de Bonne-Espérance et de revenir aux États-Unis. Le Porpoise coule à cause d'un typhon en 1854.

  • Capitaine : John Rodgers (1812-1882).
  • Naturalistes : William Stimpson (1832-1872) et Charles Wright (1811-1885).
  • Publication : à cause du déclenchement de la Guerre de Sécession, il n'y a pas de compte rendu de ce voyage, les découvertes scientifiques ont été publiées séparément des revues scientifiques.

1857-1860 : Novara

L'empereur d'Autriche organise cette expédition scientifique destinée à montrer la puissance de la couronne. Elle part de Trieste en avril 1857 et qui, après avoir passé le cap de Bonne Espérance atteint les Philippines, l'Australie, la Nouvelle-Zélande. Quatorze des quarante-quatre canons avaient été laissés à terre, pour faire plus de place pour les collections scientifiques.

1860 : Bulldog

Voyage océanographique d'étude pour la pose d'un câble télégraphique sous-marin en Atlantique Nord.

  • Capitaine : Francis Leopold McClintock (1819-1907).
  • Naturaliste : George Charles Wallich (1815-1899).
  • Publication : The North Atlantic Sea-Bed; comprising a diary of the voyage on board H. M. S. Bulldog, in 1860, and observations on the presence of animal life, and the formation and nature of organic deposits, at great depths in the ocean (1862).

1865-1868 : Magenta

C'est un voyage autour du monde organisé par l'Italie qui fait d'importantes observations scientifiques en Amérique du Sud. Le but du voyage est d'également d'établir des relations diplomatiques avec la Chine et le Japon, sans grand succès.

  • Capitaine : Vittorio Arminjon (1830-1897).
  • Naturalistes : Filippo De Filippi (1814-1867) et Enrico Hillyer Giglioli (1845-1909).
  • Publications : E.H. Giglioli, Note intorno alla distribuzione della Fauna Vertebrata nell' oceano prese durante un viaggio intorno al Blobo (1870) et Viaggio intorno al globo della r. pirocorvetta italiana ″Magenta″ negli anni 1865-66-67-68, sotto il comando del capitano di fregata V. F. Arminjon. Relazione descrittiva e scientifica pubblicata sotto gli auspici del ministero di Agricoltura, industria e commercio dal dottore Enrico Hillyer Giglioli… Con una introduzione etnologica di Paolo Mantegazza (Milan, 1875).

1865 : Curaçoa

Cette expédition part de Sydney en juin 1865 et explore de nombreuses îles du Pacifique. L'un des objectifs est de punir les habitants des îles Tanna pour avoir maltraité un missionnaire.

  • Capitaine : William Wiseman.
  • Naturaliste : Julius Lucius Brenchley (1816-­1873)
  • Publication : J.L. Brenchley, Jottings during the cruise of H. M. S. Curoçoa among the south sea islands in 1865 (Londres, 1873). Les collections constituées par Brenchley sont traitées par divers spécialistes comme George Robert Gray (1808-1872) pour les oiseaux ou Albert Charles Lewis Günther (1830-1914) pour les poissons et les reptiles.

1868 et 1869-1870 : Lightning et Porcupine

Deux voyages d'exploration océanographique de l'Atlantique et de la mer Méditerranée.

  • Capitaine du Lightning : capitaine May.
  • Capitaine du Porcupine : Killwick Calver (1813–1892).
  • Naturalistes : Sir Charles Wyville Thomson (1830–1882) et William Benjamin Carpenter (1813-1885).
  • Publication : The Depths of the Sea: An Account of the General Results of the Dredging Cruises of H.M.SS. 'Porcupine' and 'Lightning' During the Summers of 1868, 1869, and 1870, Under the Scientific Direction of Dr. Carpenter, J. Gwyn Jeffreys, and Dr. Wyville Thomson

1873-1876 : expédition du Challenger

Grand tour du monde durant lequel sont parcourus 68 000 milles nautiques (125 936 km), ce voyage est organisé par la Royal Society en collaboration avec l'université d'Édimbourg. C'est C.W. Thomson qui dirige une importante équipe scientifique.

1875-1876 : Alert et Discovery

Cette expédition britannique dans l'Arctique cherche à établir le pôle nord géographique et magnétique.

  • Capitaine : George Strong Nares (1831-1915).
  • Médecins-naturalistes : Richard William Coppinger (1847-1910) et Edward Lawton Moss.
  • Naturalistes : Henry Chichester Hart (1847-1908) et Henry Fielden.
  • Publication : G. Nares, Narrative of a voyage to the Polar Sea during 1875-6 in H. M. ships “Alert” and “Discovery” (Londres, 1878) ; traduit en français sous le titre de Expédition anglaise au pôle nord (1875-1876), relation du voyage effectué par les bâtiments de Sa Majesté britannique “Alert” et “Discovery”, sous le commandement du capitaine Nares (Paris, 1877).

1881 : Corwin

Plusieurs expéditions sont conduites dans la mer de Béring dont celle de 1881. Il s'agit de retrouver la Jeannette qui a disparu ainsi que deux navires-baleiniers.

1882-1883 : La Romanche

Le bâtiment de la marine française La Romanche emmène l'expédition pluridisciplinaire française de la Mission scientifique du Cap Horn.

1886-1896 : Albatross

Ce vaisseau qui appartient à la Commission de la pêche des États-Unis, réalise de nombreuses expéditions scientifiques sous la direction de Alexander Emanuel Agassiz (1835-1910). Si l'inventaire et l'étude des réserves halieutiques du Pacifique sont le but premier, de nombreuses autres observations sont réalisées notamment par Townsend et d'autres scientifiques.

1893 : SMS Kaiserin Elisabeth

Expédition scientifique avec voyage autour du monde

Départ à Trieste le 15 décembre 1892 avec l’archiduc François Ferdinand – alias comte von Hohenberg – ainsi que Heinrich von Clam Martinic futur ministre-président de l’Autriche en 1916-1917

1897-1898 : Belgica

Adrien de Gerlache (1866-1934) acquiert le Patria en 1896 et le renomme alors Belgica. Il quitte Anvers le 16 août 1897 et passe l'hiver en Antarctique avant de regagner la Belgique le 5 novembre 1898.

1898-1899 : Valdivia

Le projet de cette expédition à destination des régions antarctiques ne rencontre pas un grand succès auprès du public allemand, la souscription lancée par Georg von Neumayer (1826-1909) ne permettant l'affrètement que d'un seul vaisseau au lieu des deux prévus. Cette expédition allemande part de Hambourg le 1er août 1898 et gagne rapidement le cap de Bonne-Espérance. Là commence le véritable objectif de leur voyage : l'étude des eaux profondes. Le vaisseau gagne la banquise antarctique et redécouvre l'île Bouvet avant de faire relâche aux îles Kerguelen. Pour la première fois, la preuve de grandes profondeurs existant dans cette région est apportée par les travaux de sondage. Le Valdivia gagne alors l'océan Indien et étudie particulièrement la côte de Sumatra avant de regagner son port d'origine le 29 avril 1899.

  • Capitaine : Krech.
  • Naturaliste : Carl Chun (1852-1914).
  • Publication : C. Chun (1903), Aus den Tiefen des Weltmeeres.

1903-1905 : Le Français

Article détaillé : Première_expédition_Charcot.

Expédition en Antarctique.

1908-1910 : Pourquoi-Pas ? IV

Article détaillé : Seconde expédition Charcot.

Expédition en Antarctique.