Quelques visiteurs de marque à Fécamp

au cours du 19ème siècle

 

 


Au cours du 19ème siècle, Fécamp, à la fois port de pêche et villégiature, suit comme toutes les villes et villages des côtes de la Manche, la mode des bains de mer ; le chemin de fer avec ses «  trains de plaisir », les hôtels avec leurs bains, les villas de la côte de Renéville, le casino avec ses jeux et ses « revues » sont réputés au point de recevoir parfois la visite de personnalités du monde littéraire ou artistique.

Nous pourrions en premier lieu parler de Jean Lorrain (1855-1906), célébrité locale, né à Fécamp qui y conserve quelques relations malgré son premier roman « les Lepiller » (1); de Hortense Schneider (1833-1920), célèbre actrice de l’époque, préférée d’Offenbach (2), qui possède à Fécamp une villa « Hortensia » ; en fait, nous allons vous proposer une évocation des séjours ou passages dans notre ville de Victor Hugo et de Claude Monet avec celui de leur admiratrice respective Judith Gautier et Berthe Morisot, également de Alexandre Dumas et Aristide Maillol ; et puis nous citerons aussi Georges Cuvier et l’abbé Tessier, Gaston Leroux et Henry de Monfreid (3).

 

-          Victor Hugo fait de courts passages à Fécamp en 1835-36-37

 

            Victor Hugo (1802-1885) réalisa deux, peut-être trois passages à Fécamp.

            Le premier passage eut lieu semble-t-il le 9 août 1835 ; après avoir visité Le Tréport, puis Dieppe et Saint Valéry en Caux, il effectue la visite de l’abbatiale de la Trinité  et du bord de mer ; il en parlera dans une lettre à Adèle son épouse datée à Montivilliers du lendemain 10 août 1835 :

            « Après Dieppe, j’ai visité Saint Valéry en Caux, petit port insignifiant. Mais une ville charmante, c’est Fécamp. L’église est du plus beau gothique sévère, presque romane, avec des chapelles de la Renaissance qui sont des bijoux, et de fort belles tombes du XVème siècle. Presque plus de vitraux. Les débris du jubé, dispersés çà et là dans l’église, sont les plus admirables fragments qu’on puisse voir. Il y a des têtes comme chez Raphaël dans une fort belle adoration de la Vierge au tombeau (de grandeur naturelle)…

            J’oubliais de te dire qu’à Fécamp, j’avais vu la pleine mer par la pleine lune. Magnifique spectacle. Il y avait un navire norvégien qui sortait du port avec ces chants de matelots qui ressemblent à des plaintes. Derrière moi la ville et son clocher entre deux collines, devant moi le ciel et la mer perdus et mêlés dans un clair de lune immense, à droite le fanal du port à lumière fixe, à gauche les grands blocs d’ombre d’une falaise écroulée. J’étais sur un échafaudage du môle qui tremblait à chaque coup de lame. » (4)

            A l’intérieur de l’église, Victor Hugo aurait inscrit comme cela se faisait parfois ses initiales HV - et non VH - sous l’enfeu du tombeau de Richard d’Argences dans la chapelle Saint-Nicolas ; l’inscription aurait été par la suite effacée.

            Au bord de la mer, sur la plage, il écrit quelques alexandrins, introduits dans « Les Voix intérieures » chapitre 23 (5):

            « A quoi je songe ?.. Hélas ! loin du toit où vous êtes,

            Enfants, je songe à vous ! à vous mes jeunes têtes,

Espoir de mon été déjà penchant et mûr,

            Rameaux dont, tous les ans, l’ombre croit sur mon mur !

            Douces âmes à peine au jour épanouies !

            Des rayons de votre aube encor tout éblouies !

            Je songe aux deux petits qui pleurent en riant,

            Et qui font gazouiller sur le seuil verdoyant,

            Comme deux jeunes fleurs qui se heurtent entre elles,

            Leurs jeux charmants mêlés de charmantes querelles !

            Et puis, père inquiet, je rêve aux deux aînés

            Qui s’avancent déjà de plus de flot baignés,

            Laissant pencher parfois leur tête encor naïve,

            L’un déjà curieux, l’autre déjà pensive !

 

            Seul et triste au milieu des chants des matelots,

            Le soir, sous la falaise, à cette heure où les flots

            S’ouvrant et se fermant comme autant de narines,

            Mêlent au vent des cieux mille haleines marines,

            Où l’on entend dans l’air d’ineffables échos

Qui viennent de la terre ou qui viennent des eaux,

Ainsi je songe ! – à vous, enfant, maison, famille,

            A la table qui rit, au foyer qui pétille,

            A tous les soins pieux que répandent sur vous

            Votre mère si tendre et votre aïeul si doux !

            Et tandis qu’à mes pieds s’étend, couvert de voiles,

            Le limpide océan, ce miroir des étoiles,

            Tandis que les rochers laissent errer leurs yeux

            De l’infini des mers à l’infini des cieux,

            Moi, rêvant à vous seuls, je contemple et je sonde

            L’amour que j’ai pour vous dans mon âme profonde,

            Amour doux et puissant qui toujours m’est resté,

Et cette grande mer est petite à côté ! »

« De Fécamp, ne trouvant pas de voiture, je suis allé à pied à Etretat qui est à 4 lieues et d’Etretat ici (Montivilliers) 4 autres lieues ce qui m’a fait hier une assez bonne journée ; je suis arrivé à Montivilliers à 11 heures du soir ».

L’année suivante, Victor Hugo est à Yvetot le 13 juillet, sotte ville où les maisons sont rouges et les filles aussi, le 14 juillet à Fécamp à 6 heures et demie du soir à l’hôtel du Grand Cerf ; le dîner, coucher et déjeuner lui coûteront 12 francs, le blanchissage 3 francs ;  « nous n’avons pu résister au désir de revoir la mer encore une fois et nous allons à Fécamp ». Sous le cap Fagnet, il effectue un dessin des portes à la reine et au roi daté du 15 juillet et intitulé « falaise du Bois-Rosé ». En sortant de la ville, en haut de la côte à 6 heures du soir, il écrit à nouveau quelques vers :

« Mer pareille à la destinée ?

Mer triste au chant mystérieux

Dis-nous quelle force obstinée,

Quel vent de la terre ou des cieux

Sur tes bords que ta vague broie

Te prend, te jette et te renvoie

Et te précipite toujours,

Et par moments joyeux ou sombres

Peint de rayons ou couvre d’ombres

Tes flots mêlés comme nos jours ! »

A 9 heures du soir, il est de retour à Yvetot à l’hôtel des victoires «Yvetot est un gîte affreux ». De là, il reviendra voir la mer à Saint Valéry à l’annonce d’une tempête.

Victor Hugo repassera sans doute à Fécamp en 1837 pour aller de Dieppe au Havre ; plus tard il viendra souvent à Veules les Roses chez son ami Paul Meurice.

Nous profitons de ces lignes pour rappeler que Victor Hugo a été un grand défenseur du patrimoine.

Au fil de ses voyages en France (notamment en Normandie) ainsi que  dans toute l’Europe (en Belgique), il s’est extasié devant les nombreux monuments qu’il a souvent croqués en tant que dessinateur, mais aussi appréhendés en tant que virulent défenseur d’un patrimoine parfois menacé. Précurseur dans de nombreux domaines, il l’est aussi pour la préservation de l’architecture romane ou gothique, qu’il admire en romantique.

            En 1825, il y aura la publication de « Guerre aux démolisseurs ».

            En 1831, la publication de « Notre Dame de Paris » ; pour la première fois, un monument est introduit de façon remarquable dans une œuvre littéraire ; il en est presque le personnage principal. L’auteur visite le monument pendant plusieurs jours. Le Moyen Age est remis au goût du jour. L’œuvre a une influence importante sur la société contemporaine.

            Autre référence : les « Correspondances » de Victor Hugo font souvent allusion aux monuments français qu’il a visités, décrits admirablement, avec parfois une appréciation sur l’état du moment et sur les restaurations nécessaires avec notamment la visite de l’abbaye de Fécamp faite le 15 juillet 1835.

            Par ailleurs, un proche de Victor Hugo, Charles de Montalembert, écrit un opuscule : « Du vandalisme et du catholicisme dans l’art ».

            Il faut rappeler que nous étions dans une époque où le patrimoine français perdait les abbayes de Cluny, Jumièges, St Bertin à St Omer, la cathédrale de St Etienne d’Agen, le château de Pujol à Villeneuve d’Agen ; à Paris il y eut les abbayes de Ste Geneviève, St Germain des Prés en partie, les églises de St Jacques de la Boucherie, St Jean en Grève, St Thomas du Louvre et surtout le couvent des Feuillants qui a beaucoup sensibilisé Victor Hugo.

            Il y eut aussi à cette époque ce qui a été appelé « le scandale de la restauration de la basilique Saint Denis ».

Références :- Voyages en France et en Belgique (1834-1837) de Victor Hugo

               -   La mémoire des pierres par Pierre de Lagarde chez Albin Michel

                        - Victor Hugo à l’abbaye de Fécamp par Jean Lemaître bulletin 1992-1994 de l’association des Amis du Vieux-Fécamp

 

-          Judith Gautier à Fécamp au cours de l’été 1873

 

Judith Gautier (1845-1917) était la fille aînée de Théophile Gautier et de la cantatrice italienne Ernesta Grisi. Toute son enfance fût placée sous le signe des lettres et des arts avec, grâce à son père, la fréquentation de Delacroix, Baudelaire, Flaubert et bien d’autres célébrités, artistes et poètes de l’époque.

Elle épousa en 1866 contre l’avis de son père, le poète bordelais Catulle Mendès mais ce fût un mariage malheureux. Passionnément admirée de Victor Hugo (6), elle fût l’inspiratrice de Wagner alors qu’il écrivait « Parsifal ». Dans son salon au 30 de la rue Washington, comme dans sa maison « Le Pré aux Oiseaux » à Saint-Enogat, elle recevait tous les écrivains, peintres et musiciens du moment ; s’y retrouvaient successivement Montesquiou, Goncourt, Louÿs, Loti, Leconte de l’Isle, Mallarmé, Henri de Régnier, Villiers de l’Isle-Adam …

Très tôt initiée à l’Orient, son œuvre littéraire comprenait des adaptations de poésies chinoises, des romans aux décors hindous ou japonais, des pièces de théâtre ainsi que de nombreux articles dans les journaux et périodiques relatifs soit à l’art soit à la musique soit à l’un quelconque des pays du Levant.

En 1873, Judith et Mendès étaient partis à Vienne faire une série de conférences et de reportages ; ils y étaient arrivés, semble-t-il, durant une épidémie de choléra. Judith contracta la maladie et les médecins décidèrent qu’elle devait rentrer à Paris sur le champ.

Presque aussitôt et durant l’été, Judith partit se reposer en convalescence et prendre les eaux à Fécamp ; là, sur la plage, alors qu’elle se baignait, elle remarqua un beau jeune homme qui en faisait autant … Elle avait toujours été très sensible à la beauté masculine, comme elle avait été séduite jadis par le physique d’Apollon de son mari ; « il me sembla que j’avais en face de moi l’archange Saint-Michel. Il était beau, la grâce s’y trouvait alliée à la force. C’était là l’Androgyne idéal, mon type de beauté. » Judith qui était restée une nageuse intrépide, le rattrapa, trahissant son admiration ; elle sentit qu’il était très intrigué, mais qu’il la fuyait. Leur émotion ne s’exprima pas au delà du regard. Judith apprit plus tard que son Adonis appartenait à une famille bourgeoise très collet-monté. Elle supposa qu’elle l’avait effrayé ; mais il continua à hanter ses rêves.

Chez Charles Clermont-Ganneau, il a été retrouvé d’elle un poème daté des 25-27 juillet 1873 qui s’achève ainsi : « Hélas, j’aime d’amour l’archange Saint-Michel » ; c’est à nouveau pour son archange qu’elle écrivit en décembre le poème intitulé « Châtiments ». Le 29 août 1873, Léon Dierx rapporte à Mallarmé : « Catulle est revenu ; sa femme est à Fécamp et doit revenir à ce qu’il nous dit dans 5 ou 6 jours. Tout fait penser que les choses sont moins définitives que le bruit en avait couru. Mille fois tant mieux pour tous les deux. »

Beaucoup plus tard, Judith Gautier souffrante et retirée à Saint-Enogat reçoit après une très longue absence son ami Joseph Salmon : « Mais c’est l’archange Saint-Michel » dit-elle émue en le voyant ; elle avait été hantée toute sa vie par un certain idéal de beauté ; elle l’avait toujours recherché, mais à l’exception de l’apparition de Fécamp, quelque quarante ans plus tôt, cela avait toujours été en vain.

Car Judith avait été elle-même d’une grande beauté ; ses amis de jeunesse soupiraient : « Ah ! Si vous l’aviez vue sur la plage ! C’était le plus beau bain de mer d’Etretat ! »

A 28 ans donc Judith, belle et solitaire, en convalescence, prend villégiature pendant un mois, peut-être deux, à Fécamp. Dans son livre « Lucienne » publié en 1877, elle nous transmet ses impressions sur la ville et sur ses habitants ayant un « accent traînard particulier aux normands »: « F…, assez fréquenté aujourd’hui, l’était fort peu il y a quelques années…En face des dernières maisons de la petite ville, humbles cabanes de pêcheurs à moitié ruinées, se dressent insolemment les écuries, les communs et les logements de ce que M. Duplanchet nomma son personnel ; puis la bâtisse tourne à angle droit et fait face à la mer…Dans l’après-midi, la plage de F…a une physionomie assez animée. Les riches bourgeois de la ville y accompagnent leurs femmes qui rivalisent d’élégance avec les quelques étrangères en villégiature sur cette côte. Les hôtels situés dans le milieu de la ville, très loin de la mer, l’hôtel du Chariot d’Or, l’hôtel du Grand Cerf,  y amènent leurs pensionnaires dans de petits omnibus de famille. Les naturels du pays viennent pour la plupart dans des équipages assez bizarres quelquefois : vieilles calèches attelées d’un cheval de labour, cabriolets rustiques vernis à neuf, chars à bancs peints en couleur paille ; mais quelquefois aussi, les voitures sont des plus élégantes et traînées par des bêtes de prix ; celles-là appartiennent à de riches particuliers qui possèdent des châteaux dans les environs… F… n’est pas assez éloigné de Paris pour que la mode n’y arrive pas dans toute sa fraîcheur. Cependant on distingue très aisément les dames de la ville des étrangères… les provinciales s’habillent trop bien, leur costume est peu approprié au milieu et à la saison, il semble qu’elles rendent à la mer une visite de cérémonie. »

Pendant son séjour à Fécamp, Judith fit donc une rencontre fortuite et anonyme en natation mais elle fit aussi la connaissance d’une autre figure masculine : celle de Paul Duval, le futur Jean Lorrain ; lui le bel Apollon du bain, nous ne le pensons pas ; il n’avait alors que 18 ans et passait ses vacances d’été en famille, fraîchement sorti de son internat ; il lisait et aimait Musset ; elle lui fit découvrir Victor Hugo et Leconte de Lisle ; « comme elle peignait alors, il lui portait son chevalet, lui rendait mille petits services … Or en ces années-là, le jeune Jean Lorrain avait vingt sous par semaine ; et en l’honneur de l’adorée, il se faisait faire la barbe qu’il n’avait pas et il lui apportait de temps en temps un bouquet de quinze sous », note Goncourt d’après les dires de l’intéressé.

Judith envoûta durant deux saisons le jeune Paul Duval ; celui-ci l’accompagnait à la plage ou dans ses promenades : « terrorisé par le charme quasi divin de son génie, je la suivais servilement sur la falaise ».

La passion de Jean Lorrain fût foudroyante mais ses sentiments ne sont pas pris au sérieux ; il eût bien de la peine à accepter que, sitôt rentrée à Paris, elle l’oubliât totalement ; pendant qu’il lui dédiait ses plus beaux vers, elle de son côté lui préférait la compagnie de Montesquiou et de Loti ; pour comble, Judith lui proposa quelques années après, selon Goncourt, « un mariage littéraire qui devait lui faire gagner beaucoup d’argent. Il s’agissait pour lui d’épouser l’une des filles de Meurice (7) qui se trouvait être une protestante si parfaite qu’elle glaça de suite ses velléités de mariage. Et quand il apprit qu’elle était une fille naturelle, ce fût pour lui un prétexte qu’il saisit aussitôt pour rompre ».

Judith aurait été le seul amour de Jean Lorrain, platonique et déçu, romanesque et incompris ; à Fécamp, cet été-là, Judith s’éprenait d’un Apollon, dans le même temps Jean Lorrain s’éprenait de Judith, ces effusions de sentiments sans lendemain ne servaient-elles pas en fait de support à des effusions littéraires et poétiques propices à cette période post-romantique ?       

                         

Références :  -    Lucienne par Judith Mendès 1877 Calmann-Lévy

-          Judith Gautier par Joanna Richardson 1989 Seghers

-          Jean Lorrain par Thibaut d’Anthonay 1991 Plon

-          Journal de Edmond et Jules de Goncourt   

 

-   Berthe Morisot et Eugène, le frère d’Edouard Manet, se sont fiancés à Fécamp en 1874

 

            Berthe Morisot (1841-1895) voua toute sa vie à sa famille mais aussi à la peinture ; très proche des plus grands peintres de l’époque (Renoir, Monet, Degas et bien sûr Manet) et de tous les habitués du café Guerbois, elle participe régulièrement aux expositions impressionnistes ainsi qu’aux ventes chez Durand-Ruel.

            En 1865-1867, elle effectua plusieurs séjours d’été en Normandie et en Bretagne où elle exécute ses premières peintures. En 1868, la rencontre d’Edouard Manet au Louvre marquera pour elle le début d’une carrière de peintre ainsi que d’une longue amitié. En 1873, Berthe passe l’été aux Petites Dalles avec deux œuvres majeures « La lecture - ou l’ombrelle verte » ayant sa sœur Edma Pontillon pour modèle et « Plage des Petites-Dalles – ou sur la plage ». L’année suivante, 1874, l’été eut lieu à Fécamp chez Marie Boursier, sa tante, en compagnie de la famille Manet. Eugène travaillait à une vue du Chantier de construction du port de Fécamp. Berthe peignait le même sujet avec « Bateaux en construction – ou un chantier » ; c’est alors qu’elle préparait cette toile qu’Eugène Manet lui aurait fait part pour la première fois des sentiments qu’il éprouvait pour elle.

            Deux autres tableaux connus concernent des scènes de la vie balnéaire avec : « sur la terrasse » exécuté d’après Marie Boursier et « villa au bord de la mer ». Les vues sont prises à partir de la « villa normande » située au dessus du casino.

            Quelques correspondances personnelles servent encore de témoins à ces évènements : une lettre de Eugène à Berthe : « Combien je regrette Fécamp et les jolies promenades que nous y avons faites. Là au moins, on était toujours sûrs de se rencontrer… Paris foisonne de peinture mais de la plus mauvaise… Vos tableaux auraient bien du succès… » ; de Julie Manet, fille de Berthe et Eugène : « mes parents s’étaient fiancés à Fécamp. C’était en 1874. Ma mère passait l’été avec la famille Manet : Edouard, sa femme, sa mère et ses deux frères, Gustave et Eugène. Eugène dessinait et peignait peu. Il travaillait à une vue du Chantier de construction du port de Fécamp. Ma mère peignait le même sujet : à la fin de l’été, ils étaient fiancés ».

            En décembre 1874, Berthe épouse Eugène Manet à Passy ; un voyage de noces les conduit en Angleterre, notamment sur l’île de Wight.

 

Références : - catalogue de l’exposition Berthe Morisot 2002  à Lille et Martigny

-          catalogue raisonné de l’œuvre peint par Clairet, Montalant et Rouart – Céra-nrs éditions

-          Les peintres au Pays des falaises 1830-1940 par Marie-Hélène Desjardins édition des Falaises 

 

-   Claude Monet (1840-1926) peint 22 tableaux à Fécamp en 1868 et en 1880-81

 

De Fécamp, Claude Monet écrit en 1868 (8) au peintre Bazille qu’il ne regrette en rien Paris où l’ « on est trop préoccupé de ce qu’on voit et on entend ; ce que je ferai ici aura au moins le mérite de ne ressembler à personne, parce que ce sera l’impression de ce que j’aurai ressenti moi tout seul. »

Le mot « impression » commence à prendre ici tout son sens, avant même la célèbre peinture réalisée au Havre en 1872 « impression soleil levant » qui donnera un nom à cette famille de peintres rejeté du Salon et réunis autour de leur maître Claude Monet, pour former ce que l’on nommera plus tard le mouvement impressionniste.

Une autre lettre à Bazille est datée à Fécamp du 6 août et du 3 septembre 1868 ; le peintre dit avoir « trouvé ici une petite maisonnette meublée très bon marché » où il installe femme et bébé pour aller peindre les falaises ou les bateaux échoués dans le port.

La maison louée se situe rue des corderies (9) et l’on pourrait encore imaginer aujourd’hui notre personnage avec sa grande barbe, vêtu d’une gâteuse avec des bottes et des gros bas déambuler à pied aux abords de la plage, sur le port, ou dans la côte de Renéville en direction de Grainval, chargé d’un chevalet, d’une toile et d’un sac pour sa palette et sa boîte à couleurs, afin donc de chercher le bon motif, les angles, les perspectives mais surtout les couleurs et les reflets selon l’heure et la lumière du jour (10).

Cette période avait été très difficile pour Monet tant au niveau moral qu’au niveau financier ; en hiver 1867-1868, il quitte la maison de sa tante à Sainte-Adresse pour rejoindre Camille, sa compagne, et leur nouveau-né Jean ; mais la situation matérielle est à nouveau précaire ; son renvoi d’une auberge où il avait pris pension en juin 1868 provoque chez lui un grand découragement et il tente de se suicider (11) ; heureusement, il reçoit une pension de M. Gaudibert qui lui permet ainsi de continuer à peindre et de passer un été paisible à Fécamp.

Plus tard il reviendra peindre à Fécamp sur deux printemps consécutifs en 1880-1881 ; il accompagne son frère Léon dans sa villa des Petites Dalles ; Léon Monet tenait une entreprise de produits chimiques à Maromme près de Rouen.

Claude Monet aurait pu aussi peindre a-t-on dit dans la propriété de M. Lecanu horticulteur au val aux clercs.

Voici la liste des tableaux répertoriés par le spécialiste Daniel Wildenstein pour avoir été réalisés par Monet à Fécamp ou dans les environs immédiats :

-          en août-septembre 1868 : trois tableaux de bateaux échoués dans le port, en collection particulière (12)

-          en mars-avril 1881 : à nouveau deux tableaux échoués, l’un en collection particulière l’autre à Tokyo

-          quatre tableaux pris du même endroit au dessus du casino avec vue direction Grainval et Yport, l’un de ces tableaux est au musée de Bâle.

-          Deux tableaux pris de même direction mais du pied de la falaise, l’un est au musée du Havre

-          Deux vues de Fécamp, le cap Fagnet, à partir de Grainval, du haut de la falaise

-          Deux autres vues assez proches

-          Deux vues prises dans la même direction mais du pied de la falaise

-          Enfin plusieurs vues des falaises au nord de Fécamp et dans le secteur des Dalles

 

Référence : Monet, catalogue raisonné par Daniel Wildenstein, Taschen, Wildenstein institute

 

- Alexandre Dumas invité par Alexandre Le Grand  invente à Fécamp une recette de cuisine

 

Alexandre Dumas (né à Villers-Cotterets le 24 juillet 1802 et décédé chez son fils à Puys près de Dieppe le 5 décembre 1870) est descendant d’une vieille famille cauchoise installée à Bielleville près de Rouville, petit-fils d’un Davy de la Pailleterie, riche colon de Saint-Domingue ; son père s’était engagé dans les armées du roi en 1776 sous le nom de Dumas et devint Général sous la Révolution.

Le château de la Pailleterie est un grand « manoir Henri IV » situé sur le territoire de la commune de Rouville près de Bolbec ; son corps de logis est cantonné de quatre tours quadrangulaires saillantes, ses façades de briques rouges et noires alternées et ses étroites travées encadrées de chaînes harpées ; une inscription gravée sous le fronton de la lucarne centrale précise que c’est « Anne de Pardieu (veuve de Pierre Davy de la Pailleterie) qui a fait bâtir ce lieu, par la grâce de Dieu, l’an 1602 » ; à proximité, se trouve une chapelle où sont enterrés les seigneurs du lieu .

Alexandre Dumas connaît bien notre région, comme certains de ses contemporains : Victor Hugo, son grand rival et néanmoins ami, venait souvent à Villequier chez les Vacquerie et à Veules les Roses chez Paul Meurice, Alphonse Karr résidait à l’hôtel Blanquet à Etretat puis à Sainte-Adresse, Eugène Delacroix venait souvent à Valmont chez ses cousins Bornot et Bataille.

En 1868, il avait été rédacteur en chef de l’exposition maritime réalisée au Havre.

Par la suite, Alexandre Le Grand, le fondateur de la Société Bénédictine, l’invite dans notre ville, le promène dans la région (13), également en mer, lui propose d’acquérir une villa à Saint Pierre en Port (14); un copieux déjeuner à l’Hôtel du Grand Cerf suggère à notre auteur d’écrire une recette de cuisine, un plat de fruits de mer à la « Pantagruel ».

A. Dumas n’a pas son pareil pour tourner de véritables récits culinaires. Un jour à Fécamp, au retour d’une partie de pêche, il se met lui-même aux fourneaux, alors qu’il dispose " seulement " d’une heure et demie de préparation. Ce soir-là, il compose donc l’une de ces cartes rapides, mais d’une invraisemblable richesse, dont il avait le secret. Dans l’ordre du service, tel qu’il le note rapidement avant de s’y mettre, " potage aux tomates et aux queues de crevettes, homard à l’américaine, carrelet sauce normande, maquereaux à la maître d’hôtel, rognons sautés au vin de champagne, deux poulets à la ficelle, poulpe frit, tomates à la provençale, oeufs brouillés au jus de rognons, pointes d’asperge, cours de laitue à l’espagnole, sans huile ni vinaigre, dessert de fruits ". Les vins ? " Château-d’Iquem, Corton, Pommard, Château-Latour ". Impressionnant sans doute. Mais certainement moins que le véritable récit épique qu’il donne de ces quatre-vingt-dix minutes, durant lesquelles il officie tel un soliste virtuose, devant une " vice-cuisinière " éberluée et passablement secouée par ce tourbillon. Il parvient même, arrivé à la préparation des poulets, à citer Diogène et Platon…

 

Nous retrouvons cette anecdote du passage de Dumas à Fécamp dans son roman « Le comte de Monte-Cristo » chapitre XLVI : « -Attendez, monsieur, dit Monte-Cristo en l’arrêtant, j’ai besoin d’une terre sur le bord de la mer, en Normandie, par exemple, entre Le Havre et Boulogne. Je vous donne de l’espace, comme vous voyez. Il faudrait que dans cette acquisition, il y eût un petit port, une petite crique, une petite baie, où puisse entrer et se tenir ma corvette ; elle ne tire que quinze pieds d’eau. Le bâtiment sera toujours prêt à mettre à la mer, à quelque heure du jour et de la nuit qu’il me plaise de lui donner le signal. Vous vous informerez chez tous les notaires d’une propriété dans les conditions que je vous explique ; quand vous en aurez connaissance, vous irez la visiter et si vous êtes content, vous l’achèterez à votre nom. La corvette doit être en route pour Fécamp, n’est-ce pas ? ».(15)

 

Références :- LES CAUSERIES SUR LA MER, réédition Champflour, Marly le Roi 1995, préface et notes de Claude Schopp.

-          Le Grand dictionnaire de cuisine de A. Dumas - 1ère édition posthume Alphonse Lemerre 1873

-          LE COMTE DE MONTE-CRISTO, chapitre XLVI – Le crédit illimité

 

- Aristide Maillol, hôte en 1891 du comte de Nesmond dans sa résidence de Renéville


 

Aristide Maillol naquit à Banyuls sur mer en 1861. Après le lycée, il obtient une bourse pour suivre l’école des Beaux-arts de Paris. Sa carrière professionnelle de sculpteur ne débutait qu’en 1897 ; préalablement il peignait et donnait des cours de dessin.

Entre août et octobre 1891, on le retrouve à Fécamp, en séjour dans la nouvelle propriété construite en 1885 par le comte de Nesmond (1863-1892), banquier parisien, aménageur de villégiatures sur la côte de Renéville et amateur d’art ; Maillol donne des leçons de dessin tantôt au fils de la maison, Jean-Paul de Nesmond, tantôt à un groupe de cinq américaines ; c’est là que le comte de Nesmond lui aurait commandé une fresque décorative pour le château de Reneville où il séjournait ; il lui aurait acheté sa première tapisserie (16); en outre Maillol aurait entrepris une grande toile panoramique intitulée « Loin de la ville » ; les américaines lui servirent de modèles pour les personnages grandeur nature, avec leurs robes à volants, leurs fanfreluches et leurs ombrelles.

« Pendant un séjour à Fécamp, où je donnais des leçons de dessin à un groupe d’américaines, j’ai entrepris d’après elles une toile, Loin de la Ville, de cinq mètres de large. Ces jeunes femmes étaient belles, éclatantes de vie et de santé ; elles portaient de larges chapeaux, suivant la mode de cette année-là ; je fis un effort considérable. Falguière apprécia la grande tranquillité du Tableau. Henri Martin lui préféra les études qui en avaient préparé l’exécution. Mais je n’étais pas assez fort pour mener à bien une œuvre aussi importante… ». Et ce tableau qu’est-il devenu ? « Je n’en sais rien, je l’ai donné. » (17)

 

Références : - entretiens entre Aristide Maillol et Judith Cladel

- un entretien avec Nathalie Houzé, chargée de recherches documentaires à la Fondation Dina Vierny – Musée Maillol à Paris

 

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Autres passages et séjours à Fécamp

 

- Georges Cuvier et l’abbé Tessier à Fécamp sous la Terreur (juin 1793-juillet 1794)

 

L’abbé Alexandre Henri Tessier (né à Angerville 1741 ou 42, décédé en 1837)  agronome et écrivain, passionné de sciences naturelles et de médecine ; il était fils de Jean Charles Tessier notaire vers 1765 à Angerville près de Méréville en Seine et Oise ; nommé directeur de l’établissement rural au château de  Rambouillet, il contribua à améliorer les cultures et à propager en France les moutons mérinos ; membre de l’académie royale des Sciences depuis 1783, rédacteur des annales d’agriculture (1798-1817), il collabora à l’Encyclopédie Méthodique et au Dictionnaire des Sciences Naturelles, il écrivit de nombreux opuscules sur l’agriculture et l’art vétérinaire.

Réfugié sous la Terreur à Angerville (ici Angerville-la-Martel en Seine-Maritime près de Fécamp), il est médecin-chef de l’hôpital militaire de la ville de Fécamp ; au club patriotique de Fécamp, il rencontre le jeune Georges Cuvier, alors précepteur de Achille, fils du comte d’Héricy, au château de Fiquainville, au Bec aux Cauchois, lequel poursuivait des recherches zoologiques et biologiques et commençait son documentaire sur la future histoire naturelle des poissons (publié plus tard en 1828 en collaboration avec Achille Valenciennes); il le met en relation avec les savants parisiens de l’époque et le recommande notamment à Etienne Geoffroy Saint-Hilaire.

 

 

- Gaston Leroux passe son enfance à Fécamp dans les années 1870-1880

 

Gaston Leroux naît à Paris le 6 mai 1868, fils de Dominique Alfred Leroux, entrepreneur de travaux publics et de Marie Bidault; jusqu’en 1880, le couple vit à Fécamp où le grand-père maternel de Gaston est huissier ; le couple se mariera à Rouen le 13 juin 1868 et aura trois autres enfants Joseph, futur chansonnier, Henri et Hélène ; par la suite la famille ira s’installer au Tréport puis Gaston ira à Paris pour faire des études de droit et être avocat (1890-1893) ; il deviendra très vite chroniqueur et journaliste, notamment des grands procès des anarchistes de l’époque ; il sera l’auteur des « aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille reporter » et bien d’autres feuilletons ou romans … Avec Maurice Leblanc (Arsène Lupin), il sera le rénovateur du roman populaire.

 

 

- Henry de Monfreid à Fécamp en 1907

 

Henry de Monfreid naquit au village de la Franqui à Leucate dans l’Aude le 14 novembre 1879 ; son père était peintre-graveur, élève de Gauguin et ami de Maillol ; sa mère Amélie (18) a la garde de l’enfant lors de la séparation des parents en 1892 ; après l’école alsacienne à Paris, il suit le lycée de Carcassonne puis les classes préparatoires du lycée Saint-Louis de Gonzague à Paris ; après un échec au concours de l’Ecole Centrale, ne pouvant devenir ingénieur, il court après plusieurs emplois et se retrouve à la société laitière suisse Maggi, au poste de chimiste analyste puis de responsable de la récolte de la crème (1903-1908).

En 1900, il rencontre Lucie Dauvergne et ont un enfant, Marcel, né le 5 juin 1905.

En 1907, le couple s’installe à Fécamp, la société Maggi étant elle-même installée à Cany-Barville; Henry fait souvent des sorties en mer sur une barque.

En 1908, Henry quitte la Société Maggi et achète une ferme près de Melun pour produire et commercialiser son lait.

En 1910, la ferme est revendue, le couple Henry et Lucie se sépare, Henry rencontre Armgart Freudenfeld ; ce sera alors pour lui le début de ses voyages en Afrique et de ses aventures en Mer Rouge...

 

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Simple évocation, courte réminiscence, nouvelle rencontre, sortons de l’oubli ces personnages, portons un nouveau regard sur leurs œuvres ; nous sommes sensés les connaître et pourtant il y a encore et toujours tant de choses à apprendre sur eux…

 

Ne pourrait-on pas rappeler aux habitants de Fécamp la mémoire de ces différents personnages en leur dédicaçant certaines de nos rues ; plutôt que de trouver des noms sans aucune consonance locale ou d’autres  imaginaires, fruits du hasard ou effets de mode, il nous paraîtrait normal d’avoir ici par exemple une rue Claude Monet, à proximité de la plage et des falaises amont ou aval que le grand artiste a si bien dépeint tout en ombres et lumières, tout en reflets, en impression…

 

                                                                                                          Yves Duboys Fresney

 

 

 

Notes :

- 1) :  Duval est le nom de naissance, Paul le prénom ; la mise en scène de ce premier roman faite à partir de la bourgeoisie du pays lui vaudra d’être « rayé » de toutes les connaissances et amis de sa famille

- 2) : Offenbach venait lui-même à Etretat dans la villa « Orphée ».

- 3) :  Nous sommes également sur les traces de Eugène Delacroix (1798-1863), souvent en séjour à Valmont, Edgar Degas (1834-1917), Eugène Boudin (1824-1898), Johan Barthold Jongkind (1819-1891) et Richard Parkes Bonington (1801-1828), de Louise Abbéma (1853-1927) et du compositeur Charles Gounod (1818-1893), de Jules Verne (1828-1905) qui fit souvent escale à Fécamp avec ses navires tous dénommés SAINT-MICHEL, le peintre Albert Marquet (1875-1947) et bien d’autres… sans oublier Guy de Maupassant (1850-1893) qui passa son enfance dans notre ville …

- 4) : Hugo était pour ce voyage accompagné de Juliette Drouet ; en quittant tous deux Paris, Adèle partait de son côté à Angers retrouver Sainte-Beuve ; le courrier rappelé, très touristique, comprenait d’importants non-dits

- 5) : à la date donc du 9 août 1835 et non le 15 juillet 1837 comme indiqué dans l’édition ; Victor Hugo est effectivement passé à Fécamp un 15 juillet mais cela était en 1836.

- 6) : Il lui dédicace le poème « Ave Dea, moriturus te salutat » publié dans le recueil « Toute la lyre » V-34

- 7) : Paul Meurice (1818-1905), ami fidèle de Victor Hugo, son exécuteur testamentaire, possédait une villa sur la plage de Veules les Roses

- 8) : indication de date 1867 ; pour nous en 1868.

- 9) : Actuellement rue de la plage

- 10): C’est dans une telle situation que Monet quelques années plus tard en peignant la Manne Porte au bord de l’eau à Etretat faillit se laisser emporter par une vague ; il est trempé, reçoit la palette dans la barbe et la figure, la toile est perdue et brisée –voir une lettre du 27 novembre 1885 à Alice Hoschédé

- 11) : La tentative de suicide aurait sans doute eu lieu à Fécamp ; peut-être aussi le renvoi de l’auberge pour défaut de règlement de la pension ; mais, nous n’avons aucune certitude sur ces deux points.

- 12) : Il y a finalement assez peu de tableaux connus pour cette période 1868, beaucoup plus pour la période 1880-81.

- 13) : A vrai dire, nous n’avons pas la certitude qu’Alexandre Dumas soit allé visiter la demeure de ses ancêtres cauchois.

- 14) : Notre invité n’a pas toujours été très fortuné ; il déclina certainement l’offre comme il avait renoncé à la commande envisagée d’achat d’un yacht au Havre en 1858.

- 15) : Fécamp est mentionné dans « vingt ans après », chapitre LXXXII : « Et Athos piqua vers Charenton, longeant le Faubourg puis la vallée de Fécamp, toute noire de bourgeois armés … » ainsi que dans « Le vicomte de Bragelonne » chapitre 9 : « - c’est étrange, murmura Louis XIV – à Charles II d’Angleterre – j’ignorais tout cela. Je savais seulement votre embarquement à Brighelmsted et votre débarquement en Normandie. » (et en note : la fuite du roi aboutit à Brighton où il se cacha au George Inn ; il débarqua à Fécamp le 16 octobre 1651)

- 16) : Les dates de ce séjour n’ont jamais été vraiment confirmées, de même que les commandes de la fresque et de la tapisserie.

- 17) : Maillol aurait désavoué cette peinture et l’aurait découpée en morceaux, estimant qu’il lui manquait alors la maturité nécessaire pour achever une œuvre aussi ambitieuse.

- 18) : Le musée Maillol à Paris (61 rue de Grenelle) possède une peinture de Gauguin intitulé « Portrait de Mme de Monfreid » c. 1890.