L’abbé François Nicolas Guérin de Marcouville (17xx-1845)

 

D’une famille originaire de Marcouville, du diocèse de Rouen (dans l’Eure ?)

Né le xx, fils de xx et de xx

 

Ses ancêtres étaient – au hasard des recherches et parfois dénommés Marconville – :

- Jean de Marcouville, homme de lettres

- François Guérin, seigneur et patron de Marcouville, époux de Magdeleine Tirel née le 16 octobre 1674

- un François de Guérin, chevalier, sieur de Marcouville en 1733

avec son frère un abbé de Marcouville titulaire de la cure de Marcouville

- un chevalier de Marcouville, capitaine de vaisseau en 1754,

- Un Marcouville sera chanoine de l’église métropolitaine de Rouen en 1768 ;

- Jean Charles François Guérin de Marconville né le 15 décembre 1751 au diocèse de Rouen

- son frère Charles Léonard François Guérin de Marconville né le 21 juillet 1757

Tous deux firent preuve de leur noblesse le 10 avril 1782

 

Prêtre en 1791 à Paris paroisse Saint-Etienne du Mont – à  la communauté –

Puis vicaire à l’église Saint-Etienne de Fécamp de 18xx à 1845 ? sous les différentes cures de Hippolyte Fussien (1806-1829), de Jacques Rabaux (1829-1837) et de Jacques Georges Flouest (1837-1878)

 

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Gravure de Victor Hamel

 

En 1823, il participe au projet d’installation à Fécamp d’une école de garçons gérée par les Frères des Ecoles Chrétiennes ; il achète un terrain au 16 rue du Carreau, prend en charge la construction de deux classes, le logement des frères, les frais d’ameublement et le traitement d’un Frère ; il demande au préfet son concours pour obtenir de la mairie l’entretien des deux autres frères ; sans succès, l’école n’ouvrira qu’en novembre 1835.

 

A Fécamp, lors de la Révolution de 1830, des bannières blanches servirent de prétexte à des gens ombrageux : il fallait les faire disparaitre ; un garde national est allé chercher un drapeau tricolore qu’il a porté en tête d’une procession, en criant : « vive Louis Philippe, vive la liberté ! » et la musique exécutait des airs patriotiques. Après la procession, on voulait brûler les bannières et on prétendait poursuivre en justice l’abbé Marcouville, prêtre de la paroisse Saint-Etienne, que l’on accusait avoir porter les bannières blanches, ce qui assurément était un délit très grave ...

 

Par acte authentique de Me Cellier, notaire à Rouen du 7 mai 1835, il fait don à l’Institut des Frères de la Doctrine Chrétienne de l’immeuble de la rue du Carreau avec dépendances et mobilier, dans le but d’y établir une école, avec la charge d’en supporter les  frais d’entretien – Donation autorisée par ordonnance royale du 25 janvier 1836 –

 

Les classes d’élèves passeront rapidement de deux à trois classes ; les Frères passeront de trois à cinq ; les élèves passeront à 350 ; les frères achètent l’immeuble mitoyen, le numéro 14 ?

 

L’abbé de Marcouville décède à Fécamp le 11 février 1845

 

Aux termes de son testament reçu par Me Gelée notaire à Fécamp du 8 décembre 1844, il instituait pour légataire universel Pierre Philippe Dubec, lequel fut également le légataire universel de Mademoiselle Julie Angélique Désirée de Giverville décédée à Fécamp le 26 mars 1847, aux termes de son testament reçu par Me Caron notaire à Fécamp le 22 mars 1847.

 

Pierre Philippe Dubec était semble-t-il un négociant de Fécamp, voisin de Melle de Giverville dans la rue des Renelles …

 

Par acte du 18 février 1847, le sieur Dubec fait don à la Congrégation des sœurs de la Providence de Rouen de deux propriétés situées à Fécamp rue de mer numéros 11, 12 et 14, estimées ensemble  pour  9 000 francs avec obligation d’y instruire gratuitement les jeunes filles pauvres de la paroisse Saint-Etienne de Fécamp ; un arrêté du 22 janvier 1849, signé Falloux et Louis Napoléon Bonaparte, autorise l’acceptation du don et la fondation d’un établissement scolaire.

Les sœurs occupaient déjà les deux maisons de la rue de Mer qui avaient été mises à leur disposition par l’abbé de Marcouville, de son vivant.

 

Par acte de Me Gelée, notaire à Fécamp du 14 septembre 1850, M Dubec, suivant les intentions de l’abbé de Marcouville, cède gracieusement à l’Institut des frères, un immeuble hérité de l’abbé situé rue du Carreau …

 

Pierre Philippe Dubec décéda à Fécamp le 23 octobre 1868 laissant pour héritiers Mademoiselle Marie Augustine Emo et messieurs Paul-Napoléon Emo, Juste et Georges-Augustin Dubec ; par la suite, l’établissement scolaire que les Frères des Ecoles Chrétiennes dirigeaient à Fécamp depuis la donation de 1835 dû être fermé par application de la loi du 7 juillet 1904.

 

Dès lors, les héritiers Dubec assignent le 23 février 1907 le liquidateur des biens de l’Institut des Frères des Ecoles Chrétiennes en résolution de la donation de 1835 pour cause d’inexécution des charges de cette donation. Il en résultera une longue procédure publiée dans toutes les revues juridiques : Dalloz 1921, Gazette du Palais, la Justice le journal (anticlérical) de G Clemenceau, avec :

-        Un jugement du Tribunal civil de la Seine du 19 janvier 1910

L’acte de donation a imposé à la congrégation-donataire , comme condition essentielle de former et entretenir un école gratuite pour la ville de Fécamp ; l’impossibilité de continuer à enseigner entraine une remise en cause de la donation ; le tribunal rejette la demande de révocation de la donation, mais accepte le droit de retour du bien entre les mains des héritiers.

-        Un arrêt de la Cour d’Appel de Paris du 29 novembre 1911 : la Cour confirme le jugement

-        Un arrêt de la Cour de Cassation du 22 juin 1915 : la Cour casse l’arrêt d’Appel, au motif que le légataire universel du donateur est décédé en 1868, soit avant l’ouverture d’un possible droit de retour, donc à partir de 1904.

 

Ainsi furent traitées les œuvres éducatives fécampoises de l’abbé de Marcouville.

                                                                                                                                   YDF