René Quillivic (xx-xx)

 

René Quillivic (1879-1969)

 

sculpteur, graveur sur bois et céramiste français

 

(source : wikipédia)

 

 

Biographie

René Quillivic est issu d'une modeste famille de Plouhinec (Finistère) où il naît le 13 mai 1879. Dans sa jeunesse, parlant breton, il ignorait la langue française.

Il se prépare à exercer le métier de menuisier-charpentier et fait le Tour de France des Compagnons du Devoir pendant lequel il apprend la langue française, apprenant ensuite l'alphabet pendant son service militaire [1] . Ayant bénéficié d'une bourse du Conseil général du Finistère, il décide s'orienter vers la sculpture et part se former à l'École Nationale des Beaux-Arts de Paris. Le plus souvent, il utilise un granite d'un gris très doux qui donne aux jupons et aux corsages de ses villageoises sculptés un grain de bure, mais taille aussi parfois ses têtes de femmes dans un granite noir. Il travaille en 1905 dans l'atelier d'Antonin Mercié. Il expose dans les principaux salons : Salon des Beaux-Arts, Salon des indépendants, Salon des artistes français. En 1907, il remporte la médaille d'or du Salon des Beaux-Arts avec Le groupe des sonneurs bretons. L'année suivante, une autre de ses œuvres, La Brodeuse de Pont-l'Abbé, lui permet d'obtenir des bourses pour voyager en Afrique du Nord ainsi qu'en Italie. Il meurt à Paris le 8 avril 1969.

René Quillivic fils, né le 30 avril 1925 à Carpentras, est un graveur français, connu notamment pour avoir gravé plus de 250 timbres-poste depuis 1970 ; marié avec l'artiste et graveur Claudine Béréchel, née en 1925 à qui l'on doit, entre autres, la pièce de 1 Francs États Généraux 1989. Son fils Armel et elle ont créé son épée de membre de l'Institut de France .

L’atelier à Paris : René Quillivic avait installé son atelier parisien 73 boulevard de Montmorency 16ème arrondissement, le long de l’ancienne ligne du petit train « Auteuil-Pont-Cardinet ». Le bâtiment fut construit en béton en 1925 par l'architecte Pierre Patout (1879-1965). L’entrée de son atelier est gardée par 2 sculptures, une femme de Ploaré et une femme d’Audierne. La façade est ornée de céramiques de l’artiste, les poignées de porte sont des têtes de femme. On devine les autres sculptures à l’intérieur de l’atelier qui ne se visite pas, appartenant toujours à la famille.

Maison-atelier du sculpteur René Quillivic [1923]- Paris XVIe

Les Œuvres - Sculptures diverses

Son inspiration est issue principalement de sa Bretagne d'origine où il obtient de nombreuses commandes de statues (ex. : groupe des sonneurs de biniou au centre de Plozévet). Il sculpte les quatre statues de jeunes paysans et paysannes (deux couples, l'un de Léonards et l'autre de Cornouaillais) qui ornent les deux extrémités du Pont Albert-Louppe entre Brest et Plougastel-Daoulas. Quant à la statue de la bigoudène qui marque la limite entre le Pays Bigouden et le Cap Sizun et qui a été inaugurée en 1961, son modèle, selon la tradition locale, aurait été la cousine de l'écrivain Pierre-Jakez Hélias, employée de la famille de Georges et Albert Le Bail, anciens députés-maires de Plozévet. Il recevra commande de la ville de Saint Malo d'une stèle à la mémoire du Commandant Charcot qui sera inaugurée quai Sébastopol.

Son œuvre gravée s'inspire des motifs bigoudens et celtiques, il a utilisé les granits bretons, le plus souvent la kersantite. Sans faire partie du mouvement des Seiz Breur, il renouvelle les thèmes traditionnels, en particulier quand il travaille, à la demande de Jules Verlingue, pour la faïencerie HB à Quimper. Parmi ses œuvres La cueilleuse de fraises (jeune fille de Plougastel).

Monuments aux morts

Il a aussi sculpté de nombreux monuments aux morts, leur assignant une place tout à fait à part dans l'histoire de l'art, s'attachant moins à montrer le sacrifice du poilu mourant ou mort que l'« évocation du sacrifice tel qu'il se reflète dans les yeux et dans l'attitude de tous ceux qui souffrent de ne plus avoir le disparu à leurs côtés » [1], représentant par exemple un père à Plozévet, une mère à Carhaix, une sœur à Bannalec, une orpheline à Coray, le poilu disparu apparaissant quelquefois, mais comme par surcroît.

Paradoxalement, son premier monument aux morts est antérieur à la première guerre mondiale puisqu'il date de 1913 (monument commémoratif aux marins bretons victimes de l'explosion du cuirassé Liberté à Toulon). Après la première guerre mondiale, c'est la municipalité de Saint-Pol-de-Léon qui lui commanda son premier monument aux morts.

L'après-guerre est une chance de pouvoir exercer son art dans la confection de nombreux monuments aux morts dont certains d'inspiration pacifiste, principalement dans son département du Finistère (Carhaix, Coray, Fouesnant, Plouhinec, Plouyé, Plozévet, Pont-Croix, Saint-Pol-de-Léon, mais aussi dans les Côtes d'Armor comme à Loudéac ou à Coray).

C'est sa propre mère, portant la coiffe du Cap Sizun, qui figure, sculptée dans le granit, appuyée à la stèle du monument aux morts de sa commune natale à Plouhinec. Le buste de bronze de sa mère est également exposé non loin de là, au pignon de sa maison natale. Elle lui a souvent servi de modèle[2]. On l'a surnommé « l'imagier des morts de Bretagne ».

En 1927, la Chambre des députés lui commande le Monument de la douleur bretonne érigé à la Pointe Saint-Mathieu, amer de 15 mètres de haut, tête de femme dévorée par le chagrin, taillée dans un seul bloc de granite d'au moins 10 tonnes, dont les longues mains se tordent, crispées d'angoisse.

Voir aussi le monument des français libres à l’île de Sein

Gravures sur bois

Dès 1912, il entreprend aussi une œuvre de gravures sur bois. Cette technique lui permet une stylisation qu'il ne peut réaliser ni par le modelage ni par la sculpture. Par exemple il grave une série de 12 gravures sur bois intitulée « L'Histoire de la mer » ou encore des illustrations pour le livre « Souvenir d'enfance et de jeunesse » de Ernest RenanEdition le Nouvel Ymagier 1924 -. La revue L'art et les artistes » [3]  , dans son numéro d'octobre 1930, publie une reproduction de trois gravures sur bois de René Quillivic : Devant Dieu (1919), Saint Edxet (1921) et La vague (non datée).

Céramiques

Il a aussi façonné céramiques, statues, plats et vases, la plupart façonnées par Jules Verlingue pour la faïencerie HB à Quimper.

Notes et références

  1. a et b Chassé 1930
  2. Le patrimoine des communes du Finistère, tome 2, Flohic,‎ 1998, p. 1172-1173
  3. Consultable sur le site Gallica http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5862130p/f90 [archive]

Bibliographie

  • Albert Laot, « Saint-Mathieu de Fine-terre », Aux marins,‎ mars 2010, 200 p. (lire en ligne)

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Rene Quillivic - Le Retour De La Flottille De Pêche Àaudierne

 

 

 

 

 

rené quillivic, le voilier, 1920, gravure sur bois