Que faire en faveur du « Pays de Caux » ?

 

Le Pays de Caux est un nom qui « sonne bien », un pays qui « parle bien », qui représente une véritable entité, une géographie spécifique, une histoire particulière à redécouvrir.

Mais où en est-on aujourd’hui ? Parmi toutes les circonscriptions, tous les découpages, tous les zonages de la France, ce pays de Calètes ou pays de Caux a–t-il encore un sens ?

La situation difficile de l’emploi dans le pays

Concernant le secteur primaire, rural : nous assistons comme partout en France pendant tout le 20ème siècle à une désertification des campagnes ; les agriculteurs il y a cinquante ans étaient entre 10 et 20 par communes ; aujourd’hui, ils sont moins de cinq ; et puis il n’y a plus de main d’œuvre agricole ; ces entreprises sont unipersonnelle ou à un couple.

Le secteur secondaire, industriel, réservé à la baie de Seine, est désormais aussi en régression ; nous ne sommes concernés que par la résidence ; l’on habite en bordure de mer et l’on travaille en baie de Seine.

Le secteur tertiaire des services aurait pu sauver l’économie et l’emploi de la région, avec le commerce, l’administratif, les professions libérales ; mais il disparait également en faveur des centres urbains de Rouen et Le Havre, du fait de la centralisation administrative et des soi-disant économies d’échelle

Notre région est devenue résidentielle mais sans emploi ; pas de grand centre urbain mais plusieurs chefs-lieux de cantons, de nombreux villages ou communes rurales parfois divisés en plusieurs hameaux formant un quadrillage important et un habitat globalement dispersé.

L’analyse des Schémas de cohérence territoriale ou SCOT est intéressante ; remis en chantier après le Grenelle II, celui des Hautes Falaises a été depuis rapidement entériné ; répond-il parfaitement aux nécessités économiques et de l’emploi ; rien n’est sûr à ce sujet ; les Plans Locaux d’Urbanisme ou PLU qui devront respecter le SCOT répondront-ils eux aussi aux impératifs économiques et d’emploi ?

 

Avec tout de même des points forts

Pour éviter un trop grand pessimisme, reconnaissons certains points forts à notre pays, tout d’abord les qualités naturelles du pays, la côte avec la particularité des falaises, les valleuses, le plateau, la richesse du sol, la pureté du climat et puis aussi un patrimoine historique et culturel intéressant ; enfin reconnaissons une certaine dynamique immobilière en bordure de mer, reconnue partout en France et même au nord de la Seine ! 

Les bords de mer, les falaises, les valleuses … etc…

L’arrière-pays, le plateau, les villages, les hameaux, les cours-masures…etc….

 

Vers une re-mise en valeur du Pays de Caux

Il faut pour cela une volonté de faire.

Les investissements s’il en faut devront être utiles, à caractère durable et aussi générer des emplois

Les outils juridiques à disposition sont nombreux : il y a les interventions du Conservatoire du Littoral, les deux ZPPAUP d’Etretat et de Fécamp, les espaces naturels et sensibles …

 

Les travaux à imaginer pour dynamiser, faire parler et faire entendre le Pays de Caux :

-         Une signalisation ou des travaux qui donnent un certain style, une certaine unité à l’ensemble : panneaux d’entrée dans la région, panneaux des villages avec la mention « Village du Pays de Caux », panneaux de signalisation personnalisés, luminaires partout de même style etc…

-         Adopter une charte unique dans l’ensemble du pays pour la sauvegarde des cours-masures et des maisons en briques et silex ou en grès ; faire un inventaire, interdire les destructions, surveiller les autorisations de travaux et permis de construire, surveiller les travaux en l’absence d’autorisations et de permis ; faire des communications à destination des entreprises ; privilégier la chaux par rapport au ciment, la brique au parpaing etc... Actuellement, la réglementation est sectorisée soit par communauté de communes soit par pays soit par agglomérations ; le Pays de Caux n’est pas reconnu en tant que tel.

-         Le renforcement de l’hébergement – hôtels, motels, gites, chambres d’hôtes …

-         L’amélioration du chemin littoral GR 21 ; amélioration si besoin des pistes cyclables, de la vélo-route du littoral, ou des pistes équestres …

-         La jonction des GR 21 B , G 211 et GR 211 B pour faire un GR est-ouest intérieur avec un quadrillage et des boucles possibles

-         Quelques travaux spécifiques : la réouverture de la Valleuse du curé ; à Fécamp la pose d’une passerelle détruite pendant la guerre et jamais refaite entre le Grand Quai et le quai des Pilotes pour une meilleure circulation piétonne des bords de mer

-         L’amélioration paysagère à l’arrivée dans les valleuses avec panneau explicatif

-         Créer des placettes panoramiques ou belvédères : avec un bouquet d’arbres, quelques places de parking pour voitures ou deux roues, un banc, une carte géographique, un panneau explicatif et donc un panorama intéressant à visionner.

-         Réétudier à nouveau l’utilisation des voies de chemin de fer désaffectées comme voies vertes

-         L’embellissement des fronts de mer : pergolas sur les digues, décoration d’inspiration maritime, mise en valeur du galet dans le pavage, etc…

-         Ré-imaginer des activités maritimes : transit passagers ou marchandises avec l’Angleterre – Fécamp-Brighton - , bus côtier de port à port depuis Le Havre jusqu’au Tréport, courses maritimes, une course transatlantique Fécamp Saint-Pierre pour commémorer la pêche à Terre Neuve, développer tous les sports nautiques de glisse, aérien ou sub-marine - aviron, canoë, ski nautique, plongée etc…

-         Renforcer la plantation d’arbres d’essences locales – hêtres, frênes, charmes, troènes, etc …et quelques conifères – soit en lignes horizontales – haies, alignements – soit en lignes verticales – isolé ou bouquet – voir en comparaison le secteur de Varengeville

-         Créer un grand arboretum de portée régionale

-         Retrouver les spécificités des races et espèces purement locales : chez les bovins, la « Cauchoise », chez les avicoles la « Poule de Caux » de couleur noire, voir pour les autres espèces ; créer la rose « Pays de Caux », il y a déjà la rose d’Offranville ; retrouver les pommes anciennes du pays de Caux, la « pomme Rambault », la pomme « Belle fille normande » etc…

-         Création d’un nouveau musée sur la littérature régionale avec Guy de Maupassant, Jean Lorrain et tous les autres etc…

-         Réfléchir à nouveau aux routes touristiques, suite à la suppression de la route des Ivoires et des Epices ; réintégrer les abbayes de Fécamp et de Valmont dans la route des abbayes normandes – et du Val de Seine -

-         Un monument, un mobilier urbain, une sculpture d’esprit local dans chaque village, une représentation des métiers d’autrefois, d’inspiration soit maritime, soit rurale

Cette liste n’est pas exhaustive ; elle n’est pas non plus réalisable en soi sans vérifier préalablement les impératifs suivants : l’utilité, la durabilité, un coût acceptable et un effet positif sur l’emploi local, c'est-à-dire l’emploi en Pays de Caux.

 

Et spécialement pour le Grand Site de France des Falaises d’Etretat – Côte d’Albâtre

-         Elargissement des routes d’accès à Etretat

-         Amélioration du stationnement à Etretat

-         Aménagement des abords de la chapelle falaise d’Amont nouvellement acquise

-         Porter un intérêt sur la ferme de la falaise d’Amont dite ferme des artistes

-         Créer un « musée du patrimoine » ; voir l’exposition organisée par l’association du patrimoine d’Etretat président M. Jean Pierre Thomas

-         Essayer de « récupérer » à Etretat les collections Nungesser et Coli

-         Reconstruire une caïque à Etretat, une à Yport et une à Fécamp pour rappeler le temps de la pêche artisanale côtière et recréer ainsi une petite flotille lors des évènements maritimes ; également favoriser la reconstruction de doris.

 

                                                                                                               YDF